24H de Spa 2022, suspens et grande foule !

Jean-Marie GRAINDORGE    2022-08-24 11:36:51   

Sous un soleil radieux et devant un nombreux public, les 24h de Spa sont de retour sur le plus beau circuit du monde. 5 jours durant nous nous sommes régalé de cette édition formidable.


Mercredi 27 juillet 2022, la ville de SPA se pare de ses plus beaux atouts pour accueillir les GT3 qui vont se disputer la victoire le week-end dans le double tour d’horloge.

La traditionnelle parade entre le circuit et le centre ville reprenait donc ses droits et se sont des milliers de fans qui se sont massés de part et d’autre de la N62 pour applaudir le passage des bolides rugissants.

Mais que dire de la foule énorme qui attend les concurrents dans le centre de la ville d’eau, de mémoire de Spadois :"Je ne me souviens pas avoir vu autant de monde en ville pour la parade " me confiait mon ami Spadois Benjamin .

En effet, un monde de fou se presse pour voir les voitures, recueillir une casquette, un autographe ou autre selfie avec son pilote favori. Mais à ce petit jeu, un pilote en particulier est très très attendu, une bonne partie de cette marrée humaine arbore les couleurs jaune fluo estampillées du numéro 46, "the Doctor" est dans la place, engagé sur une Audi R8 LMS evo II Gt3 de chez WRT, Valentino Rossi est la star incontestée de cette édition, à tel point que Bruno (photographe pourtant téméraire et inventif) n’est jamais arrivé à fendre la foule massée autour de la "46".

Vers 21h, le cortège ronronnant se remet en route pour rejoindre le paddock du circuit, non sans recueillir une dernière fois les "Viva" de la foule toujours aussi nombreuse entre la ville d’eau et la source.

Jeudi 28 juillet, place aux séances d’essais libres et aux qualifs.
Le soleil ne nous quitte plus, c’est d’ailleurs avec lui que le circuit se réveille, la journée va être chargée.

Première étape du jour, les essais libres débutent par une mauvaise nouvelle pour WRT, l’Audi n° 46 s’immobilise au speaker corner pour un soucis mécanique, pilotée a ce moment par Nico Müller, verdict : moteur cassé, heureusement, cette mésaventure se produit lors de cette séance, ce qui permet a WRT de changer le moteur sans encourir de pénalité. L’équipage Rossi-Müller-Vervisch pourra donc défendre ses chances à armes égales et avec un moteur neuf.

Autre temps fort, la sortie dans le raidillon du néerlandais Maxime Oosten au volant de la BMW M4 Gt3 ST Racing.

Outre ces incidents ayant entrainé quelques interruptions, c’est notre compatriote Dries Vanthoor (Audi R8) qui réalise le meilleur chrono de ces essais en 2’17’’858 devant Alessio Picariello (Porsche).

Second acte de la journée les Pré-qualifs, la dernière séance non-officielle va permettre à Ferrari et plus particulièrement à Iron Lynx de se rappeler aux bons souvenirs de tous en signant le meilleur chrono avec la 51 de Miguel Molina-James Calado-et Nicklas Nielsen (2’18’’292) devant la ’Porsche GPX Martini racing de Kevin Estre-Richard Lietz-et Michaël Christensen.

Place donc aux qualifs, quatre séances sont programmées pour permettre aux 20 bolides les plus rapides de se qualifier pour la super pôle de demain.
C’est la Ferrari Iron Lynx n°71 de Fuocco-Serra-Rigon qui qui se montre la plus rapide, Antonio Fuocco réalisant au passage, le tour le plus rapide d’une GT3 sur la piste de Francorchamps en 2’16’’486.

La Ferrari N°51 signe le deuxième chrono, ce qui donne un doublé des Ferrari Iron Lynx. Les Audi, avec les R8 LMS GT3 #12 (Team Tresor, Ghiotto-Haase-Drudi), #32 (WRT Vanthoor-Weerts-van der Linde), #66 (Attempto, Feller-Winkelhock-Marschall), #25 (Saintéloc, Légeret-Mies-Niederhauser) et #30 (WRT, Simmernauer-Goethe-Neubaur), les Lamborghino Huracan #6 (K-Pax, Pepper-Caldarelli-Mapelli), #63 (Emil Frey, Costa-Bortolotti-Aitken), #14 (Emil Frey, Tujula-White-Lappalainen) et #19 (Emil Frey, Roussel-Rougier-Altoe), une seule BMW M4 GT3, la #98 Rowe Racing de Catsburg-Farfys-Yelloly, les Mercedes-AMG GT3 #2 (GetSpeed, Stolz-Schothorst-Götz), #88 Akkodis-ASP de Marciello-Juncadella-Gounon), #55 GruppeM de Engel-Buhk-Grenier et #777 Al Manar by HRT de Al Zubair-Jefferies-Morad-Schiller, l’Aston Martin Beechdean AMR #95 de Thiim-Sörensen-Martin et les Porsche #54 Dinamic de Bachler-Ledogar-Preining, #100 Toksport de Andlauer-Dienst-Müller et #221 GPX Martini de Estre-Lietz-Christensen.
Vous obtenez ainsi les 20 voitures qui vont se disputer la Super-Pôle demain en fin de journée.

Autre fait marquant de ces qualifs, la sortie dans le raidillon de la Lamborghini Leipert #27 de Weering-Tutumlu Lopez-Cooker-Leitch lors de la Q3.
La soirée se terminera avec la Night Practice.

Vendredi 29 juillet, encore une belle journée qui débute sous un soleil généreux baignant de toute sa lumière le plus beaux circuit du monde.
Lors de la très attendue conférence de presse SRO Stéphane Ratel annonce les nouvelles décisions pour 2023 avec l’arrivée des GT2, pour les 24h de Spa ainsi que pour les différentes manches de l’Intercontinental GT Challenge 2023, afin de rebooster les catégories ’Am’ vu qu’elles seront exclusivement réservées à des pilotes Silver et Bronze.
A ce jour, la catégorie GT2 comprend des Audi, Porsche, KTM, Lamborghini et Brabham, alors que Maserati et Mercedes-AMG sont annoncés.
Mais aussi, le nouveau sponsor pour 2023 qui sera "CrowdStrike" ( société américaine de protection informatique), exit donc Total Energy.
Place maintenant à la piste avec la Warm-up ou le tour le plus rapide sera effectué par la Lamborghini Huracan Gt3 Evo en 2’17’’523.

La Super-Pôle va déterminer la grille de départ pour les 10 premières lignes . Une Super-Pôle à rebondissements. Pour cet exercice, les 20 équipages désignent 1 pilote qui effectuera deux tours chronométrés.
Les Ferrari ayant trustés pratiquement tous les chronos jusque là, étaient, de toutes évidence, les favorites pour la pôle, mais à la surprise générale c’est la Lamborghini Huracan Orange 1 K-Pax Racing #6, avec à son volant l’Italien Andrea Caldarelli qui signe le meilleur chrono en 2’16"221, il devance de 0"154 la Mercedes-AMG Akkodis-ASP #88 de Raffaele Marciello, sur la deuxième ligne de la grille de départ, on retrouvera la Porsche Dinamic Motorsport #54 que Klaus Bachler en 3ème position, et la Mercedes-AMG GetSpeed #2, domptée par Luca Stolz en 4ème position, le top 5 étant complété par la Lamborghini Emil Frey Racing #63 que pilotait Mirko Bortolotti.

Samedi 30 juillet, c’est le grand jour, le soleil est toujours bien présent sur l’anneau spadois, la toute grande foule converge vers les différentes entrées du circuit, comme la parade de mercredi le laissait penser, il va y avoir du monde, beaucoup de monde. La présence de Valentino Rossi n’est sûrement étrangère a ce nombreux public, tant les drapeaux, t-shirts et autres casquettes à l’effigie du "Doctor" sont légion depuis ce mercredi, "On vient de Charleroi pour essayer de voir Valentino et , qui sait , peut être pouvoir faire un selfie et recueillir un autographe de notre idole" me disait un petit groupe de fans.

Mais revenons au côté sportif de ce samedi, et la journée commence par un coup de theatre, la Lamborghini Huracan Orange 1 K-Pax Racing qui a réalisé la Supe-Pôle la veille est sanctionnée pour cause de boite à air non conforme, les chronos de la Super-Pôle sont donc annulés, mais aussi une pénalité de 10 places sur la grille de départ.
Grille de départ qui se met en place en milieu d’après midi, la tension monte à moins d’une heure du départ (16h45)...

Tout est prêt, le double tour d’horloge peut commencer, le cortège des Gt3 se met en branle pour le tour de chauffe.

Dans la nouvelle tribune du raidillon pleine comme un oeuf, et sous un soleil de plomb, l’ambiance monte d’un cran, on sent monter la pression à mesure que les minutes passent, tous les yeux sont rivés sur le portique devant les stands "endurances" où le drapeau vert va s’abaisser pour libérer la meute qui n’a qu’une envie, enfin en découdre.
Ca y est, le bruit de tous ces moteurs se rapproche, la tension est à son comble quand le starter libère les 66 bolides qui se lancent à l’assaut de la plus grande course de GT au monde.

Le début de course est plutôt acharné, mais il est surtout marqué par de nombreuses crevaisons durant les deux premières heures de course, ainsi que par la sortie de piste de l’Audi Saintéloc Junior Team #26 pilotée par César Gazeau, dans Blanchimont, avant de regagner son stand, très endommagée. Elle allait d’ailleurs abandonner un peu plus tard.
Après un peu moins de 2 heures de course, le premier FCY suivi d’un Safety-Car, la Mercedes-AMG Winward Racing #57 de Jens Liebhauser etant piégée dans un bac à graviers (Bruxelles) après un contact avec la McLaren Garage 59.
Autre paramètre qui pourrait fortement influencer le déroulement de la course, les pénalités pour ’Track Limits’ sont nombreuse lors de ce début de course !

Le classement après un peu plus de deux heures voit les les Mercedes-AMG GetSpeed #2 (Stolz-Schothorst-Götz) et #88 Akkodis-ASP (Marciello-Juncadella-Gounon) mener la danse devant la Porsche GPX Martin #221 de Estre-Lietz-Christensen.
En Gold, c’est la Porsche Herberth #24 de Picariello-Aust-Leutwiler-Menzel en Pro-Am Cup, la Mercedes-AMG Al Manar by HRT #777.
En Silver Cup, la Mercedes-AMG Sky-Tempesta #93 de Hui-Spinelli-Froggatt-Cheever) et en silver la Mercedes-AMG SPS #20 de Müller-Kurtz-Pierburg-Juffali est en tête.

A ce moment 5 abandons sont à déplorer l’Audi #12 Tresor by Car Collection de Ghiotto-Haase-Drudi, la Mercedes-AMG #777 Al Manar by HRT de Al Zubair-Jefferies-Morad-Schiller, la Porsche Allied Racing #91 de Malykhin-Apotheloz-Latorre-Güven et l’Audi Saintéloc Junior de Panis-Gazeau-Magnus-Baert #26, cette dernière étant partie à la faute dans Blanchimont.

L’obscurité enveloppe doucement la course et la magie de la nuit s’installe lentement, quel merveilleux spectacle que ces phares qui dansent dans la pénombre fagnarde, de voir au loin, depuis le speaker corner ou la tribune du raidillon, les paddocks éclairés, la montgolfière Audi qui s’allume du côté de la source, la féérie d’une nuit aux 24h, c’est un spectacle magnifique.

Mais la nuit, sur la piste, c’est souvent moins magique, c’est d’ailleurs là que s’est produit la plus grosse interruption de course nécessitant le drapeau rouge et donc la neutralisation de la course suite à la violente sortie de la Porsche Herberth Motorsport #911 d’Albert Renauer dans Blanchimont qui termine sa course contre les rails de sécurité, la force de l’impact a imposé le remplacement de ceux-ci, 1 heure d’interruption donc pour les équipages encore en course.

A 8 heures de l’arrivée, c’est la Porsche KCMG #47 de Vanthoor-Olsen-Tandy qui mène les débats, après une folle remontée, elle précède la Ferrari Iron Lynx #51 de Molina-Calado-Nielsen, la BMW Rowe Racing #98 de Farfus-Catsburg-Yelloly, la Mercedes-AMG Akkodis-ASP #88 de Marciello-Gounon-Juncadella, la Mercedes-AMG GruppeM #55 de Engel-Buhk-Grenier et la BMW Rowe Racing #50 de Harper-Verhagen-Hesse, la McLaren JOTA #38 de Bell-Wilkinson-Kirchhöffer et l’Aston Martin Beechdean AMR #95 de Martin-Thiim-Sörensen, tous ces équipages sont toujours dans le même tour après 16h de course, quand on vous parle de suspens...

Alors que les trois quarts de la course sont passé, c’est la BMW M4 GT3 Rowe Racing #98 de Farfus-Catsburg-Yelloly qui mène le peloton des rescapés, devant la Mercedes-AMG Akkodis-ASP #88 de Marciello-Gounon-Juncadella et la Porsche KCMG #47 de Vanthoor-Tandy-Olsen. A ce moment, 10 voitures se trouvent toujours dans le tour du leader ! La fin de course sera tactique, a n’en point douter.

A moins de deux heures du Drapeau à damiers, ils sont encore au moins huit équipages à pouvoir l’emporter.
Raffaele Marciello est en mesure d’enfin remporter une course de 24 heures, en compagnie de Jules Gounon et Daniel Juncadella, au volant de la Mercedes-AMG GT3 Akkodis-ASP #88, à la seconde place, on retrouve une deuxième Mercedes-AMG, la GetSpeed #2 de Luca Stolz, Steijn Schothorst et Maximilian Götz, qui se trouve à moins de 10 secondes.
La BMW Rowe Racing #98 de Farfus-Catsburg-Yelloly est écartée de la bataille finale suite à une crevaison, tandis que, pur sa part, Nicki Thiim partait à la faute dans le raidillon avec l’Aston Martin Beachdeen AMR #9 alors qu’il était à la lutte avec Jules Gounon.
L’issue finale reste indécise, même si les Mercédes AMG semblent avoir un léger avantage sur le reste des prétendants pour le sprint final.

La fin de course est intense, tant sur la piste que tout autour, les huit premières voitures sont toujours dans le même tour, et donc tous les rêves sont encore permis.

Au final, c’est la Mercédes AMG Gt3 #88 Akkodis-ASP de Raffaele Marciello, Jules Gounon et Daniel Juncadella qui franchi en tête la ligne d’arrivée, l’équipe peut laisser exploser sa joie.

Une trentaine de seconde plus tard, c’est la Mercédes AMG Gt3 #2 Team GetSpeed de Luca Stolz, Steijn Schothorst et Maximilian Götz qui monte sur la marche du Podium, la Ferrari 488 GT3 #71 Iron Lynx d’Antonio Fuoco, Daniel Serra et Davide Rigon, prive Mercédes d’un triplé historique en devançant d’une courte tête la #55 GruppeM racing de Maro Engel, Maximilian Buhk et Mikael Greniere et donc complete le trio gagnant de cette édition 2022.

En cinquième position, on retrouve la BMW M4 GT3 Rowe Racing #50 des Juniors Dan Harper, Neil Verhagen et Max Hesse qui devancent leurs équipiers de la #98 Augusto Farfus, Nick Catsburg et Nick Yelloly.

En catégorie Gold, magnifique et incontestable victoire de Sarah Bovy, Michelle Gatting, Rahel Frey et Doriane Pin, après avoir semé a Monza deux semaines plus tôt, les Iron Dames récoltent donc cette première place tellement méritée.

WRT remporte la victoire en Silver Cup, l’Audi R8 LMS GT3 #30 de Jean-Baptiste Simmenauer, Benjamin Goethe et Thomas Neubauer en devançant l’Audi Attempto Racing #99 et la Lamborghini Emil Frey Racing #14.

En Pro-Am Cup, Louis Machiels qui faisait équipe avec Andrea Bertolini, Alessio Rovera et Stefano Constantini s’offre un troisième succès sur le Ferrari et AF Corse, la #52.

Clap de fin sur cette magnifique édition 2022 marquée par le suspens, mais aussi et surtout par l’extraordinaire succès populaire.
Bravo à SRO pour l’organisation sans faille, ainsi qu’à toutes les personnes ayant rendu cette semaine si merveilleuse !!
Merci enfin à tous les commissaires de pistes, souvent oubliés, mais dont le travail est, lui aussi essentiel au bon déroulement d’une telle épreuve.

Vivement 2023, pour encore revivre ces sensations que seules une telle épreuve peut procurer.
Merci à SRO pour l’accueil ainsi que les bonnes conditions de travail mises à notre disposition.

Texte : Jean Marie Graindorge
Photos : Bruno Cornet

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