Il y a 25 ans, l’Opel Calibra remportait le championnat du monde des voitures de tourisme

Benoît Piette    2021-04-18 17:24:20   

La saison 1996 a été un moment mémorable dans l’histoire du championnat des voitures de tourisme. Suite à une décision de la FIA, le DTM allemand (Deutsche Tourenwagen Meisterschaft) se muait en Championnat international des voitures de tourisme (ITC - International Touring Car).


Ces courses avaient lieu partout dans le monde et étaient retransmises en direct à la télévision.

A la fin de la saison 1996, Opel fêtait son plus grand succès obtenu en sport automobile, puisque la marque au Blitz remportait cette année-là les championnats des pilotes et des marques, face à la concurrence d’ Alfa Romeo et de Mercedes .

En grand tourisme, les vedettes de 1996 s’appelaient Opel Calibra V6 4x4 et Manuel Reuter.

Dans les séries internationales, les teams d’usine Joest, Rosberg et Zakspeed avaient leur place sur la grille de départ pour défendre les couleurs Opel.

Les voitures de tourisme en Classe 1 étaient équipées de moteurs V6 de 2,5 litres de cylindrée délivrant environ 500 ch.
Les temps au tour des voitures de tourisme de l’ITC atteignaient ceux de la Formule 3000, la dernière série préparatoire destinées aux aspirants pilotes de Formule 1 de l’époque.

Un V6 de 500 ch

Avec un moteur V6 basé sur le 6 cylindres de 3,2 litres de l’ Opel Monterey, la Calibra disposait d’environ 500 ch pour la saison 1996. A noter que des développements supplémentaires furent effectués par Cosworth Engineering au cours de la saison.

Le bloc en aluminium permettait de gagner du poids par rapport à son prédécesseur.

L’angle formé par les bancs de cylindres était plus ouvert (75° contre 54° auparavant), ce qui a permis d’abaisser la hauteur totale et donc d’avoir un centre de gravité placé plus bas.

L’aérodynamique profitait aussi de cet abaissement, avec des prises d’air plus plates.

Une boîte de vitesses à six rapports

Cette Calibra recevait une transmission semi-automatique six vitesses à commande hydraulique. Cette boîte était développée en collaboration avec le partenaire d’Opel à l’époque, Williams GP Engineering. Un système hydraulique à haute pression actionnait la boîte de vitesses séquentielle.

Le conducteur passait les rapports soit par des palettes situées derrière le volant, soit en appuyant sur un bouton.
La Calibra ne mettait que 0,004 seconde pour changer de vitesse, en comprenant le temps utilisé pour le débrayage.

Une tenue de route assistée par ordinateur

Un autre système hydraulique faisait varier les pressions dans les blocages du différentiel. Des capteurs mesuraient le patinage des roues et l’unité de commande électronique convertissait ces informations en pression hydraulique optimale.
En l’augmentant à l’accélération, par exemple, et en fermant ainsi le blocage du différentiel.

Une fois que le circuit – et donc les variations d’adhérence – avaient été mémorisées dans l’ordinateur, il était possible de programmer le verrouillage des différentiels, ainsi que le réglage automatique des barres stabilisatrices.

La tenue de route de la Calibra ITC profitait d’un travail sur son aérodynamisme : grâce aux 200 heures passées en soufflerie, la force d’appui a été augmentée de 28%.

1996 ou le chant du cygne de l’ICT

Pour Opel, la saison a commencé à Hockenheim.
Le 14 avril 1996 – il y a juste 25 ansManuel Reuter s’adjugeait la victoire au volant de sa Calibra “Cliff” lors de la première des deux manches.

Le pilote de Mainz en Allemagne, emportait finalement le championnat des pilotes lors d’une course qui se déroulait sous la pluie à Sao Paulo : lors de cette épreuve, il parvint à laisser derrière lui son plus grand rival pour le titre, le pilote Mercedes Bernd Schneider .

En plus du titre de pilote, Opel emportait également la première place du championnat des constructeurs lors de la finale de la saison à Suzuka au Japon, avec 349 points, devant Alfa Romeo (340 points) et Mercedes (305).

Les pilotes de Calibra ont remporté neuf victoires : quatre pour Klaus Ludwig (Opel Team Zakspeed), trois pour Manuel Reuter (Joest), deux pour « Strietzel » Stuck (Rosberg). Et 19 autres podiums en 26 courses pour faire bon compte.

Mais avec le triomphe d’Opel à la fin de la saison 1996, l’ère des voitures de tourisme Classe 1 avait atteint son apogée. La “Formule 1 avec un toit” était devenue trop chère en termes de développement et de coûts d’exploitation.
Après deux ans seulement d’existence, l’ITC était abandonné.

En 2000, le DTM – désormais appelé German Touring Car Masters – faisait son retour avec un nouveau règlement et des exigences mécaniques nettement plus modestes.
Les teams usine de Rüsselsheim répondront présents.

Manuel Reuter remportait deux victoires au volant de l’Opel Astra V8 Coupé. Joachim Winkelhock et Uwe Alzen remportaient également une épreuve.

Direction musée...

Aujourd’hui, la plupart des voitures de tourisme des époques ITC et DTM sont rangées côte à côté dans le musée Opel Classic à Rüsselsheim.
Evidemment, la Calibra « Cliff » noire et blanche de 1996 est bien présente !

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