Il y a 65 ans : victoire de Maserati au GP du Venezuela

Benoît Piette    2020-11-12 08:44:18   

Le 6 novembre 1955, la Maserati Tipo 300S pilotée par Juan Manuel Fangio fut la première voiture à passer le drapeau à damier du GP du Venezuela, marquant ainsi le début de deux années de grands succès et renforçant la réputation de la marque au Trident au niveau international.


Afin de réaffirmer son lien étroit avec l’univers de la course automobile, Maserati commémore cette victoire.
N’oublions pas que cette marque transalpine est née sur la piste, d’abord avec les frères Maserati puis avec ses pilotes d’exception comme Stirling Moss, Juan Manuel Fangio ou Jean Behra.

Cette tradition faite de victoires sur les routes et les circuits du monde entier, érige la Marque au Trident en un des porte-drapeaux du sport automobile italien.
C’est pourquoi sa nouvelle MC20 marquera ainsi son retour dans le monde des courses automobiles.

Maserati Tipo 300S

La Tipo 300S a été créée en 1955 comme l’évolution de la monoplace 250S .
Elle a ensuite été le symbole de Maserati dans les courses internationales jusqu’en 1959.

Dès 1954, avec le développement du prototype 250S équipé d’un moteur de 2,5 litres de 230 ch dérivé du bloc de la 250F utilisée en F1, l’équipe technique de Maserati commença à travailler sur l’augmentation de la cylindrée et de la puissance.
Le résultat fut un moteur à six cylindres en ligne de 3,0 litres, plus puissant et plus performant mais avec moins de contraintes mécaniques en raison du taux de compression plus faible et d’un régime rassurant, malgré la vitesse plus élevée du piston.

Le reste de l’architecture et les autres détails du moteur étaient identiques à ceux du six cylindres en ligne de 2,5 litres, y compris les deux arbres à cames en tête et le double allumage.
Ces concepts provenant des Grands Prix étaient transférés sur une voiture de sport, comme, plus tard, la même mécanique était adoptée pour la production standard.

Du point de vue de l’ingénierie, la 300S était un véritable chef-d’oeuvre : les sièges des soupapes de grand diamètre et les alcôves des deux bougies du double allumage étaient clairement visibles dans la chambre de combustion hémisphérique du moteur.
Les suspensions avant étaient composées de doubles triangles et d’un ressort hélicoïdal avec amortisseur télescopique coaxial.
Enfin, le tambour de frein était un véritable travail d’ingéniosité. La pièce moulée en alliage léger était dotée d’ailettes radiales et de trous pour la dispersion de la chaleur.

Le châssis avait également été modifié pour répondre aux contraintes plus importantes dues à l’augmentation du poids, avec un treillis de tubes ovales et ronds.

La configuration extérieure, avec une carrosserie signée Fantuzzi et des lignes de voitures de sport, affichant des proportions attrayantes. La grande prise d’air avant portait le traditionnel trident encadré par des profils en aluminium, et le siège du conducteur était protégé par un petit pare-brise.

Maserati Tipo 300S by Milouse - 1957

Des aérations à ailettes étaient disposées sur les côtés pour empêcher l’air de stagner dans le compartiment moteur. Des tuyaux d’échappement doubles descendaient tout au long du côté gauche pour se terminer près de la roue arrière. Enfin, la partie arrière était plus volumineuse car dissimulant le réservoir de carburant de 150 litres, le réservoir d’huile latéral de 20 kg et la roue de secours.
Au milieu des années 1950, de nouvelles théories de l’aérodynamique avaient été élaborées, et la carrosserie de la 300S subissait donc une série d’améliorations stylistiques au cours de sa vie pour accroître son efficacité.

Tout au long de sa carrière en course, et dès ses débuts courant 1955, la 300S réalisa des prouesses en compétition. Ses succès sur piste furent confirmés par le grand nombre de commandes passées par les équipes de course et les gentlemen drivers.

Giulio Alfieri introduisit une série d’améliorations expérimentales sur la voiture pour la rendre de plus en plus compétitive - comme l’injection de carburant - et elle connut un grand succès dans les courses italiennes et internationales, devenant, pendant deux saisons, la meilleure voiture de la marque dans les compétitions automobiles.

En 1955, la Tipo 300S remporta le GP du Venezuela avec Juan Manuel Fangio à son volant, mais 1956 fut l’année des plus grands triomphes, manquant de peu de remporter le championnat du monde.

La fiabilité de son moteur et la parfaite maniabilité de son châssis furent les deux principales caractéristiques permettant à la Tipo 300S d’obtenir des succès bien mérités.

En 1956, à bord de 300S, Stirling Moss et Carlos Menditeguy remportèrent les 1000 km de Buenos Aires ; Pietro Taruffi le Giro di Sicilia (1er de la classe des moins de 3000 cc) et la Targa Florio (1er de la classe des moins de 2000 cc) ; Jean Behra les courses sur le circuit de bari et Castelfusano ; ou encore Franco Bordini les cinq heures de Messine.

La même année, la voiture triompha aux 1000 km du Nürburgring1000 km, avec Stirling Moss, Jean Behra, Pietro Taruffi et Harry Schell, à tour de rôle au volant.

La nouvelle 450S , plus puissante, fut lancée en 1957 , mais la 300S resta en production jusqu’en 1959. Vingt-sept Tipo 300S furent construites de 1955 à 1959.

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