Voir la vie en Vosges au sommet du Ballon d’Alsace !

Bob d’Automag    2016-08-28 07:36:29   

Montée Historique du Ballon d’Alsace - 13 - 14 Août 2016

Le Ballon d’Alsace est dans le massif des Vosges un des haut lieux du sport automobile, entendre résonner les anciens moteurs sur les 9 km de ce col emprunt d’histoire était fantastique !


Un beau grand soleil accueillait les participants et les visiteurs passionnés sur Saint Maurice en Moselle ce samedi 13 août, la première édition de la Montée Historique du Ballon d’Alsace se révélait déjà être une réussite en terme de participants et également de par la qualité du plateau engagé … quatre Bugatti Type 35, Lotus 23, CG 548 spider, Abarth, de nombreuses Alpines A110, une Matra F3 et une Matra 630 aux mains de Henri Pescarolo … en tout, plus de 180 voitures se sont réunies au pied du Ballon d’Alsace, à Saint Maurice en Moselle.

Le musée MATRA avait sorti pour l’occasion quelques perles rares ... une MS630 et une F3

Je vois la vie en Vosges !

Le Ballon d’Alsace est dans le massif des Vosges un des haut lieux du sport automobile, il en est même à l’origine puisque dès août 1906 il a accueilli, un an après avoir été le premier col du Tour de France cycliste, la première course de côte dans l’Est de la France.

La plus ancienne : Mercedes Benz Simplex Grand Prix - 1908

110 ans plus tard, deux organisateurs, Jean-Paul Hoepfner et Jean-Pierre Munsch, s’associent dans ce projet de faire à nouveau résonner les anciennes mécaniques sur les 9 kilomètres de ce col emprunt d’histoire. Si ce projet a pu avoir lieu c’est aussi grâce à « l’homme qui voit la vie en Vosges » : François Vannson, (président du Conseil Départemental des Vosges) qui a cru au projet et a permis de fermer la route pendant une journée sur un axe particulièrement emprunté en cette période de l’année.

dans les rues de Saint Maurice, les autos de course cohabitent sereinement avec les tracteurs locaux.

Quel plateau !

Michel BUGATTI (fils cadet d’Ettore) et son épouse, la Type 30 course de 1923 est "ok"

Les vérifications techniques organisées sous l’arche « Je vois la vie en Vosges » était l’endroit idéal pour approcher les voitures et poser quelques questions aux pilotes. Les aficionados de souvenirs et autographes étaient aux anges, et les pilotes émérites se prêtaient volontiers à cette tradition. J’ai vu Henri Pescarolo signer un T-shirt, et René Arnoux dédicacer un livre d’or destiné à un supporter qui ne pouvait être présent. Sympa !

A l’assaut du sommet !

FIAT 508 S Coppa d’Oro - 1934

Les rues de Saint Maurice sont envahies de voitures de courses, cela donne cette ambiance conviviale que l’on pouvait trouver à l’époque, les mécanos s’entraidaient, se prêtaient un outil. Au bord de la route à quelques mètres du départ le propriétaire d’une Bugatti T35 vérifie l’écartement des électrodes de ses bougies.

Le commentateur annonce au micro le départ des voitures, elles se suivront de manière proche car quatre montées sont prévues au programme.

MATRA Bonnet Djet - 1965
les Alpines A110 virevoltent ...
Ce coupé Porsche prenait bien du plaisir à ronronner entre les sapins.

Même s’il s’agit d’une démonstration, la concentration est de mise car dès le feu vert, la route se déroule en lacets, très technique, dans le bas de Saint Maurice en Moselle, ensuite on attaque avec une bonne visibilité une série de grandes courbes qui permettent de monter le taux d’adrénaline, puis c’est l’entrée en forêt, sur une partie non piégeuse, une route large, entrecoupée d’épingles larges qui permettent de conserver la vitesse. Une zone très rapide ou l’on peut atteindre les 220 km/h avant d’atteindre le sommet.

Porsche 356 Super 90 - 1962
Bugatti Type 35B - 1926
Peugeot 402 OSE - 1938
Jacques JOLIAT sur sa F2 sera à l’origine d’une petite sortie de route sans gravité, dans une zone interdite au public ... où se trouvait une jeune fille ! Plus de peur que de mal elle s’en sortira avec une cheville foulée.

Au sommet, les premières impressions des pilotes …

Philippe SERVAIS : une BMW toute neuve pour une première sortie !

Un équipage belge au sommet du Ballon d’Alsace, Philippe Servais et son fils Thibault, avec une première sortie officielle pour cette BMW 2002 Ti de 1973.

Ph. Servais : « J’ai ramené cette auto de Carcassonne dans le but de faire une restauration classique, et de fil en aiguille s’est établi une relation d’amitié avec Jean-Noël Robert qui connaît très bien les BMW. Nous avons donc reconstruit l’auto et optimisé certains éléments pour en faire une auto de course. C’est une très belle histoire qui m’a permis de rencontrer pas mal de gens passionnés, le moteur vient d’Allemagne, la boîte de vitesses vient d’Arlon, la caisse de Carcassonne, les suspensions viennent de chez R-Tec … une aventure qui a débouché sur de beau liens d’amitiés et nous voici le « jour J » pour tester la voiture sur cette Montée du Ballon d’Alsace. »

Première sortie depuis sa reconstruction pour cette BMW 2002 Ti belge

Cette BMW blanche au capot bleu, nous le reverrons certainement sur des épreuves de course tel que les Legend Boucles de Bastogne, le Rallye de la Semois …ect, car l’objectif de Philippe n’est pas de devenir un « champion du monde », mais certainement se faire plaisir au volant de sa performante BMW.

Jean-François MEUNIER alignait une étonnante Panhard DB Monomill.

DB Panhard Monomill - 1955

Cette petite monoplace est basée sur la fabrication des Racer 500 dans les années ’50.
Charles DEUTZ et René BONNET sont à l’origine de la marque DB, ils réalisent une monoplace à moteur Panhard afin de concourir avec les anglais, les belges et hollandais dans ces courses de Racer 500, qui relancent le sport automobile à la sortie de la seconde guerre mondiale.
Jean-François MEUNIER roule en Panhard depuis 1968, il est venu ici avec cette monoplace DB Monomill de 1955.

Gérard MAGRO et le CG 548 spider

Les frères CHAPPE et Jean GESSALIN exposent leurs premières productions des automobiles CG en 1966 à Paris. A l’âge de 20 ans, Jean GESSALIN avait déjà acquis une belle expérience en créant le coupé Alpine A106. Avec une bonne expertise de la carrosserie en polyester, les associés construisent les CG sur base mécanique Simca.

Parallèlement aux modèles de tourisme, CG a développé en 1969 le proto de compétition 548 (pour 548 kilos !). Ces barquettes de course ont évolué avec un moteur central Chrysler qui développait 175ch et même 225ch.
La CG de Gérard est équipé d’un moteur de 1730cc alimenté par deux carburateurs Weber 48 et développe 160ch accouplé à une boîte à taille droite. D’après le pilote les sensations de pilotage sont magnifiques, compte tenu du poids plume de l’auto. Je peux l’imaginer …

CG Spider 548

Henry PESCAROLO et la MATRA MS 630, back to 1967…

Le nom de MATRA est étonnamment lié à la carrière du pilote, nous lui avons demandé si cette première montée à bord de la MATRA lui rappelle d’anciennes sensations ?

Matra MS630 - 1967

H. Pescarolo : "Disons que oui, d’anciennes sensations me sont revenues grâce à l’invitation de Jean-Paul Humbert et le musée MATRA, mais la MATRA 630 est une voiture qui est faite pour rouler sur un très bon revêtement, ce n’était pas le cas de la 670 qui était bonne partout. Ici je rencontre des variations de carrossage dans les courbes puisque une course de côte ce n’est pas très plat, l’auto prend un peu les directions qu’elle veut, ceci dit cela reste très amusant.
Il ne faut pas se prendre trop au sérieux, cela reste une montée en démonstration où l’on se fait plaisir, et puis ne l’oublions pas le Ballon d’Alsace est un haut lieu du sport automobile, les pilotes sont là pour çà et le public est bien présent, le temps est formidable. J’espère que l’événement va se développer, en tout cas chaque fois que je peux, je reviendrais."

Henri PESCAROLO, la 630 va un peu ou elle veut !

Automag : avec quelle auto ?
H. Pescarolo : "La prochaine montée avec une MATRA 650 Tour de France, qui était faite pour ce genre de course … ah çà oui, çà me ferait plaisir !!"

Comme si bien dit : "faites vous plaisir !" Lotus 23B - 1962

Ce weekend se clôturait avec des sourires, des remerciements de la part de nombreux pilotes, encouragements aux organisateurs et aussi aux nombreux bénévoles qui ont œuvré sans relâche et toujours avec sympathie.

Avec la passion, on bouscule parfois des montagnes ; espérons dès lors que la rondeur des ballons vosgiens pourra contribuer à une belle édition en 2017.

Avis aux amateurs belges, prenez vos dispositions pour 9 km de montée, ce sera le 13 août 2017 !

;-) Un clin d’œil et grand merci à Jérôme Kircher qui m’a embarqué dans sa Lotus Elise pour descendre le circuit jusqu’au centre.

Bob d’Automag

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