Deux hommes, deux marques, ou le génie de l’artisanat !

Bob d’Automag    2009-10-21 13:39:07   


La carrière d’ André Marcadier ce sympathique et pittoresque Lyonnais, débuta en 1947 par la construction de cycles de haute qualité utilisant le duralumin pour la réalisation des cadres. Il s’agissait là d’un procédé délicat et fastidieux consistant à rouler puis souder des feuilles d’aluminium sur toute leur longueur pour en faire des tubes ! Un travail d’orfèvre.

L’équipe championne d’europe en 1961, au premier plan : René VERD

Plus tard, son talent s’exerça dans le domaine de la moto de compétition pour laquelle il construisit de remarquables cadres autour de diverses mécaniques. La construction de châssis simples et légers de Karting sera couronnée de succès lorsque l’équipe Lyonnaise en 1961 remporte le titre de Champion d’Europe en catégorie endurance.

La première voiture de sport française en kit !

L’activité d’André Marcadier prit un tournant décisif au début des années 60 lorsqu’il rencontra sur le circuit de Montlhéry un homme qui commençait à faire parler de lui car il introduisait un concept nouveau dans le monde de l’automobile de sport et de compétition : le génial Colin Chapman et ses fameuses Lotus.

Pour rendre le sport automobile abordable en France, il fallait à l’image de l’Anglais, produire une petite voiture biplace polyvalente et loger dans un châssis tubulaire assez sophistiqué une mécanique de grande série, de cylindrée modeste et peu coûteuse.

Barquette FOURNIER-MARCADIER, remarquez le capot arrière avec passages de roues fermées sur les premiers modèles

André Marcadier fit la connaissance de Marcel Fournier, carrossier à Lyon, et ils fondèrent en association la marque ’Fournier-Marcadier ’. Les deux amis présentèrent fin 1963 ce qui allait devenir la première voiture de sport Française en KIT. La vente en KIT a été retenue pour permettre un prix de vente le plus bas possible ; et comme l’annonce le magazine Sport Auto de l’époque : vous pouviez acquérir une « lotus seven à la française » pour juste 7500 francs !

Le garage de la route de Vienne à Lyon en 1965

La voiture se présentait sous la forme d’une barquette biplace avec une élégante carrosserie en polyester qui rappelait un peu la Lotus 23. Le moteur était installé en position centrale dans un magnifique châssis tubulaire. Le succès ne se fit pas attendre, et les artisans Lyonnais reçurent 3600 lettres d’amateurs intéressés. La voiture fit preuve d’une grande aptitude en compétition ; un trophée fut même organisé par la revue Sport Auto.

Monoplace formule France

Dès 1966, nos deux associés ne firent rien de moins que présenter la monoplace qui préfigura la formule de promotion nationale qui deviendra plus tard la Formule France. A l’image des barquettes, elle se caractérisait par son faible poids (320 kg en ordre de marche) et par une conception très réussie de la partie châssis. La mécanique était encore le Renault 8 Major d’une puissance suffisante pour rendre cette auto très vivante.

La monoplace ARAL construite en 1966, préfigurant la Formule France

Début 1967 une heureuse évolution de la barquette vit le jour dans les bouillants ateliers Lyonnais, ce fut la naissance du coupé Barzoï à la personnalité incomparable. Il reprenait les bases mécaniques de la barquette, mais ses concepteurs lui avaient greffé un toit et des portes pour répondre à la demande d’une clientèle désirant une auto d’un usage moins exclusif.

Une voiture de course à budget réduit !

En 1970, Marcel Fournier quitta la construction automobile et André Marcadier continua à produire une gamme qui s’étoffa la même année par la présentation d’une barquette biplace, réservée à la course et qui reprenait le soubassement du coupé Barzoï.

La barquette Cam-am reprenant le soubassement du coupé BARZOI

Cette automobile, à la ligne inspirée des voitures américaines de Can-Am, d’où son nom, fut la première d’une lignée de barquettes qui firent les beaux jours des pilotes amateurs qui disposaient d’une vraie voiture de course au budget réduit.

Le Barzoi 2 construit de 1977 à 1983.

En 1977, le coupé Barzoï vit apparaître un successeur : le Barzoï 2, équipé d’une mécanique de Simca 1000 Rallye 2 afin de remplacer les groupes propulseurs Renault qui n’étaient plus produits depuis longtemps. Ce coupé aux lignes futuristes ne parvint jamais à faire oublier l’esthétique si attachante de son prédécesseur. Il remporta cependant de nombreux suffrages grâce à son comportement routier de tout premier ordre en raison de son châssis dérivé des barquettes de course.

Can-am version2, Barquette avec soubassement inédit, identique au coupé Barzoi dans sa version moteur central et suspensions triangulées

L’histoire retiendra de ces deux marques lyonnaises, à l’image des premières Lotus, une astucieuse conception qui permettait d’exploiter au mieux une mécanique modeste de grande série. La légèreté de ces voitures témoigne de leur qualité de réalisation et leurs succès en compétition de leur efficience.

Mais le plus grand mérite de nos deux hommes a été de se montrer à l’avant-garde de solutions nouvelles pour rendre la course automobile d’un coût raisonnable, même si les instances sportives n’ont jamais considéré qu’il s’agisse d’une priorité absolue en France.

  • Club des Automobiles MARCADIER - Maison des associations 7-9 allée du château 69780 Mions - France
  • E-mail : club_marcadier@hotmail.com

Le Club MARCADIER et ces étonnantes voitures seront présentes au salon EpoquAuto ces 6, 7 et 8 novembre à Lyon.

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