La DAF 66 n’a pas pris le départ ...

Invité.    2012-06-12 00:26:25   


Pour notre seconde tentative, nous avons choisi de participer au Bianchi Rally, qui comme Spa s’est transformé en rallyes historique. Après une semaine de préparatifs intensifs, nous prenons la route le vendredi 08 juin à l’aube, moi avec le plateau et Jacques avec son mobil home. Mieux qu’un hôtel, on profitera de tout le confort sur place. Pour les petits déplacements, nous pourrons aussi utiliser son scooter accroché derrière le mobil home.

Après deux heures de route, nous arrivons au centre névralgique de l’épreuve, sur les lieux du centre sportif de Couvin. Dès notre descente de voiture, nous croisons Jean-Pierre Vandewauwer qui nous reconnait et nous invite à nous installer à côté de son team. Vraiment sympa de sa part ! On plante le décor le mieux aligné possible.

Après le contrôle administratif sans grand problème, nous patientons avant l’ouverture du contrôle technique. A l’heure moins une minute, on pénètre dans le chapiteau dédié à cet examen toujours un peu stressant. Contrôle des documents, vérification des casques, contrôle de l’éclairage … et aïe, l’anti-crash ne fonctionne pas. Cela gêne considérablement le jeune blanc bec de commissaire en herbe qui ne se laisse pas amadouer par quelques tentatives de ma part : "pensez-vous vraiment qu’on aura du brouillard demain à la mi-juin à 10 heures du matin" ? Rien n’y fait, il a décidé de nous embêter. Quelques détails écorchent encore son égo, mais l’intervention de son collègue sénior nous permet d’avoir le laissez-passer sous condition de réparer le feu anti-brouillard pour le lendemain. On quitte le chapiteau un peu étonné par ce comportement anti-sportif, mais pas démoralisé tout de même.

De retour à notre base, je m’attelle gentiment à ce problème électrique. Après tout, il est midi et quart … on a tout l’après-midi devant nous. Et soudain, en retirant l’interrupteur de tableau de bord, une des cosses non-isolée touche le tableau qui est métallique et tout le faisceau part en fumée ! Je bondis hors de la voiture (je commence à avoir l’habitude !) et déconnecte la batterie. Mais le mal est fait, ça fumera encore comme ça 10 bonnes minutes ! Ma rage se mélange au dépit et à la désolation. Je ne vois qu’une petite partie du câblage par le trou de l’interrupteur mais je comprends rapidement l’ampleur des dégâts. Je téléphone à Francis, notre préparateur sensé nous rejoindre le matin de la course et lui explique la situation. Il m’encourage à tenter une réparation et me promets d’être sur place très tôt le lendemain. Je prends mon courage à deux mains et commence par essayer d’analyser la situation : "grave mais pas désespérée". Je me mets à l’ouvrage, mais le manque d’accessibilité de ce faisceau est très pénalisant : toute tentative se solde par des contorsions vraiment inconfortables sous le tableau de bords. Jacques me relaye à plusieurs reprises, mais les travaux stagnent, interrompus par de fréquentes averses d’une violence digne d’un bord de mer. Après avoir remplacé le fil le plus brûlé et isolé tant bien que mal le reste du faisceau, nous tentons prudemment le branchement de la batterie ; super … rien ne fume ! Mais une inspection visuelle sous le tableau nous ramène bien vite à la réalité. D’autres fils sont endommagés. Nous continuons de plus en plus péniblement notre réparation entrecoupée par des inondations, mais vers 19 heures, après plusieurs essais infructueux, nous jetons l’éponge, conscients des risques énormes d’incendie qui nous pendent au nez. Une réfection de tout le câblage s’impose pour garantir une sécurité convenable.Voilà le Bianchi fini avant son commencement !

Heureusement, l’hospitalité et la gentillesse du team de Vande nous remonte le moral. Le début de soirée commence par la dégustation de plusieurs petits crus sympas et bien frappés. Il faut dire qu’Eric Marnette, le copilote est conseiller en vins. Après un bon resto, bien arrosé (plus d’impératif de sérieux), nous rejoignons le mobil home pour la nuitée.

La journée du vendredi, bien que désolante avait quand-même été agrémentée par de nombreuses visites de spectateurs ou concurrents intéressés par notre petite batave si sympathique. Les commentaires étaient variés et tellement agréables à entendre en ces moments de moral bas : "oh une Daf, mon père avait la même … super !" "Monsieur, c’est à vous la Daf ? Elle est superbe et quel travail de préparation … vous faites tout vous-même ? Bon courage pour demain" " Oh Papa, t’as vu la voiture là comme elle est belle ?" "Monsieur, j’ai déjà vu beaucoup de Daf de course dans ma vie, mais jamais une comme la vôtre … je peux la prendre en photo ?" "Oh une 66 Coupé ! Oh super ! Je peux voir le moteur ? C’est vraiment une des plus belles voitures du plateau … félicitations !"

S’entendre dire pareils commentaires quand on campe à deux mètres de la Lancia Monte-Carlo de Vande, je vous assure que ça va droit au cœur. Ça permet aussi de relativiser la défaite prématurée de ce WE. Jean-Pierre en personne qui quitte son team pour venir inspecter la voiture dans le détail, ça remonte le moral !

Après une nuit interrompue à de nombreuses reprises par des cogitations de câblages électriques, nous mangeons nos croissants résignés, mais pas totalement abattus. Le balai des visiteurs passionnés reprend dès 10 heures du matin, un peu surpris que la voiture soit à nouveau sur la remorque. Quand soudain un photographe se pointe : "c’est à vous la Daf ? Je vous ai repéré sur le forum et j’ai décidé de suivre votre course pour mon premier reportage pour Automag.be" "Ah ça ne sera pas possible Monsieur, on a déclaré forfait" "Oh non ! Tout mon programme est chamboulé ! Vous n’avez pas une idée d’un concurrent à suivre ?" Je lui indique alors un jeune concurrent avec une très belle Escort MKI qui va découvrir son premier rallye. On se regarde Jacques et moi : quel dommage ! C’est le genre de situation qui ne risque pas de se représenter si vite.

Nous allons voir quelques spéciales dans un froid sibérien, mais bien aidés par l’agilité du scooter. Nous partons ensuite en voiture direction Fly Motorsport pour récupérer quelques pièces commandées à Francis et revenons à Couvin pour accrocher le plateau et quitter le camp. Mais impossible : un trentenaire et son petit gamin m’attendent de pied ferme pour me questionner sur … ma Daf. Passionné de rallye et collectionneur de nombreuses voitures de marque Volvo et Daf, ce sympathique Tournaisien veut tout savoir sur la préparation de notre bolide. Il a inspecté chaque détail en notre absence et semble connaître parfaitement le sujet. Il est impressionné par l’auto et ne tarit pas d’éloges. Après plus d’une demi-heure de conversation passionnée, nous échangeons nos coordonnées, bien décidés à garder le contact.

Il est tard, nous sommes crevés, la route du retour est longue, mais notre détermination est intacte. Nous réparerons la voiture dans les règles de l’art et tenterons de participer à la Coupe Des Sources à Theux au mois de septembre.

Texte de Baelen Christophe et Schroeder Jacques. Equipage Daf 66 N°88.

Vos commentaires

  • Le 13 mai 2014 à 17:38, par makris pierre En réponse à : La DAF 66 n’a pas pris le départ ...

    ravi que la belle Daf que vous possedez fasse réver et surtout merci pour tout le travail que jai initialement fait sur ce véhicule ! svp rendons à cesar ce qui est à cesar / Pierre makris préparateur de Mr Cl LAURENT

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