Le Rally Legend comme un cadeau de Noël !

Invité.    2020-10-14 17:54:18   

Rally Legend San Marino 2020


Je m’appelle Corentin et nous sommes encore en 2019, aux alentours de noël... Comme chaque année, nous fêtons cela en famille et mon frère (le père Noël on peut le dire !) nous a réservé une surprise de taille. Un billet d’avion destination l’Italie pour le Rally Legend de San Marino ; un rêve d’enfant pour moi !

Les mois passent, une crise sanitaire sans pareil éclate dans le monde mettant en doute toutes les organisations qu’elles soient locales, nationales ou internationales, notre rallye italien en faisant partie. D’ailleurs les dates ont été décalés rendant le voyage plus compliqué mais plus long et finalement d’autant plus agréable.

Nous sommes le mercredi 30 septembre 2020 et j’embarque dans un avion direction Bologne où nous séjournons une nuit, le temps de se faire au pays et manger copieusement. Le lendemain de bon matin, nous partons en direction de notre seconde étape à Rimini, où l’hôtel que nous avions réservé était... fermé, mais heureusement « l’hôtel du soleil » à côté nous a gentiment accueilli pour notre séjour sur la ville côtière.
Quelques heures plus tard nous voilà au cœur du parc d’assistance du Rally Legend ou des voitures exceptionnelles passent au plus proche de moi. Des WRC des années 2000, passants par des groupe B, ou encore une insolite Fiat 500. Après avoir rempli mes documents d’accès et récupéré mon matériel d’accrédité Presse et dégusté un apéro gracieusement offert par Martini, nous nous sommes rendus au cœur du rond-point pour la « spéciale LEGEND SHOW ».

Mais en partant vers notre spot, j’ai eu l’immense honneur et chance de rencontrer François Delecour, vice-champion du monde des rallyes en 1993 qui était de la partie sur la toute nouvelle Alpine A110, l’occasion rêvée de lui poser quelques questions :

Rencontre avec François Delecour...

Qu’est-ce que ça fait de venir rouler au rally Legend ici en Italie ?
FD : Je suis déjà venu plusieurs fois, j’ai gagné en 2013 au volant d’une Peugeot 206 WRC, et j’adore venir rouler ici car c’est vraiment le rendez-vous des passionnés. En plus il y a un mélange des genres entre les modernes, les anciennes, des prototypes. Il y a toute sorte de voitures c’est vraiment extraordinaire.
Vous me dites que vous avez déjà gagné ici en 4 roues motrices, vous venez ici avec la nouvelle Alpine A110 qui a l’air de fonctionner très bien pour une propulsion, quel sentiment vous donne une voiture comme celle là ?
FD : C’est un pur plaisir, aujourd’hui on reste tous nostalgique des vieilles propulsions... et là, Alpine nous fait encore perdurer le mythe avec cette nouvelle voiture, c’est juste extraordinaire, surtout au volant. En plus, elle tient la barre assez haute et dépasse beaucoup de R5 ( 4 roues motrices), c’est un 1900cm³ avec un bon moteur (sourire) et surtout un châssis exceptionnel.
Pensez-vous et seriez-vous intéressé de venir rouler en Belgique… ?
FD : Alors moi je suis OPEN ! J’essaye de venir à Ypres, ce n’est pas encore fait mais on fait tout pour y être, venir rouler ici fait partie du jeu pour être au départ de la 1e manche WRC de Belgique.
En voilà une super nouvelle. Merci beaucoup à vous, une bonne course, que tout se passe bien !

À peine arrivé sur place, je savais que le show serait incroyable… Une Ford Sierra propulsion arrivait au ralenti, les spectateurs étaient déjà présent en masse et acclamaient la voiture pour faire du spectacle mais nous avons vu quelque chose de plus beau et émouvant... Une personne à mobilité réduite (chaise roulante) tenait l’aileron arrière de la « bête » pour redescendre une rue, le public a instantanément applaudi le geste et quelques minutes après, la Ford repassait tout en travers pour nous donner ce que l’on attendait tous.

Placé et prêt à essayer de réaliser des clichés de qualité, une désillusion arrive. Je ne peux pas rester dans le rond-point pourtant réservé aux accrédités car seuls certains organismes de presse y ont droit... Proche de me famille, je n’étais pas assez bien mis pour réaliser des photos étant donné que mon flash n’est pas assez efficace. En contrepartie j’ai pu profiter du spectacle comme un véritable enfant.

Des travers de folies pendant plus de 2 heures avec toutes les stars internationales du rallye : Paolo Diana, Ken Block, François Delecour, Adrien Fourmaux ou encore les différents pilotes hongrois aux gros cœur qui nous ont assurés des travers dignes de ce nom, laissant pour l’occasion une odeur de gomme brûlée qui avait tant manqué lors de ces derniers mois. Cette soirée se clôture par la finale des plus grands showman laissant triompher Ken Block sur sa Ford Escort Cosworth 4x4 boostée aux phéromones suivi du jeune et très prometteur pilote WRC2 Adrien Fourmaux accompagné par le copilote belge, Renaud Jamoul sur la dernière Ford Fiesta WRC et Paolo Diana qui clôture le podium sur sa magnifique Fiat Abarth 131, première propulsion et premier moteur atmosphérique du classement ! Petite pensée également pour les petites voitures à 3 roues équipées de moteurs de motos qui envoyaient du lourd.

Ken Block et ses travers de folie...

Le lendemain, première journée en bord de route avec le Shakedown et les premières spéciales ! Je m’étais installé un peu avant le départ pour reprendre la main avec mon appareil photo. Cela faisait bientôt un an que je n’avais plus pris de voitures en photo et il me fallait un peu d’exercice pour parvenir à réaliser de beaux clichés.
Ce qu’il y a de génial avec une organisation comme le Rally Legend c’est la proximité que l’on peut avoir avec les différents concurrents. Par exemple l’équipage très spectaculaire de la Lada, DUDAS/BEGALA qui m’a laissé la chance de les interviewer peu avant le départ :

Dudas & Begala et leur spectaculaire LADA

Vous êtes considérés comme des stars de la glisse alors que vous participez avec une simple Lada, considérée habituellement comme ridicule ?
Dudas/Begala : On ne se considère pas comme des stars mais c’est sûr que de venir ici avec une voiture aussi atypique et de voir les fans s’agiter en bord de route, ça nous fait plaisir ! On adore venir rouler ici, les gens sont d’une sympathie folle et ont de la reconnaissance envers nous.
Parlons de votre voiture, nous savons tous que vous roulez dans un Lada mais expliquez un peu ce que c’est comme voiture, comme moteur etc.
DB : On n’a pas grand-chose à dire, c’est un petit moteur préparé avec des pièces de séries. Elle glisse comme sur de la neige et on la contrôle comme un karting c’est génial. Il faut savoir que pour venir ici, le voyage et les licences nous coûtent presque aussi cher que la voiture elle-même.

Par chez nous en Belgique, les vidéos de petits rallyes hongrois sont fort populaires pour les passages osés. Nous serions ravis de vous accueillir dans nos contrées pour vous voir rouler. Le rallye Legend Boucles de Bastogne est un terrain de jeu idéal pour vous alliant terre et asphalte, de nombreuses stars du rallye internationales viennent souvent y rouler, ça serait un honneur de vous y voir.
DB : Ah bon ? Il y a des rallyes comme cela par chez vous ? Bien-sûr que ça nous intéresserait. Surtout si le public belge est aussi réactif que le public italien. Vous pouvez nous contacter sans problème.

Par chance, l’endroit où je m’étais placé pour le Shakedown faisait partie de la spéciale, un enchaînement de 3 épingles serrées avec une longue montée en ligne droite au loin. Ne connaissant pas du tout les endroits populaires et intéressant j’ai décidé de rester sur place pour les spéciales nocturnes. Pour résumer cette soirée en un mot, je dirai : WAOUW !!
J’avais oublié que la sensation de pouvoir être si proche des voitures m’avait tant manqué ! Le bruit des moteurs au loin en pleine accélération, être aveuglé par les longues portées, avoir ce frisson et cette peur d’entendre les pneus crisser dans ma direction… Tous ces petits détails ont rendu cette soirée exceptionnelle, encore une fois.

Le samedi, le réveil sonne plus tard, la 1e spéciale ne se déroule qu’à 14h ! Et nous avions décidé d’aller dans le juge de paix de ce rallye, « La Casa ». Elle ne fait que 13km mais ces quelques kilomètres se font sur des endroits ultra sinueux et peu rapide. Nous nous sommes placés aux alentours de l’arrivée dans une épingle bien connue lors des éditions précédentes. Ce spot est souvent utilisé dans les vidéos populaires. Bien qu’arrivé à l’avance, le monde est déjà présent en masse et met une ambiance de folie. Un jeune homme accompagné de son accordéon joua plusieurs musiques typiques de la région et une large partie du public chantait avec lui. Nous avions l’impression d’être dans une chorale à ciel ouvert. Cela a fait un bien fou de ressentir un peu d’humanité dans ce climat plus qu’exogène causé par le COVID-19.

Les voitures passent, certains équipages au gros cœur rendaient le public hystérique ce qui donnait à cet endroit une atmosphère digne des épreuves automobiles belge de la fin des années 90, l’âge d’or de nos rallyes où les spectateurs et les voitures ne faisaient qu’un.

Pour le 2e passage je reste dans le même secteur et me déplace 300m plus haut dans le dernier virage de la spéciale, connu également pour le spectacle qu’il procure. Encore une fois, malheureusement je ne peux pas me placer là où je le désire pour une question de sécurité, je suis donc un peu déçu des photos mais l’endroit, lui, reste très impressionnant ! Le temps passe et la nuit tombe, je retourne à l’endroit où je m’étais placé plus tôt pour terminer ma journée et expérimenter les photos de nuit avec des pilotes d’exceptions tel que Diana ou encore Nagy (BMW).

Nous sommes déjà dimanche, dernier jour de ce week-end parfait ! Le réveil fait mal, je me lève à 6h30 pour être sûr d’être bien placé pour l’ES la plus connue du rallye, « THE LEGEND ». Une spéciale show de seulement 4km où chaque virage est une véritable invitation aux drift tant l’angle et la largeur de la route sont importante. Je me mets dans un gauche 90° où le public s’est amassé en face de moi pour ne rien rater du spectacle.
Les commissaires à côté de moi étaient d’une vraie gentillesse, ils n’hésitaient pas à se déplacer pour me laisser faire les photos que je voulais, merci à eux. Les premières voitures passent mais je retiendrai toute ma vie LE passage de Simone Campedelli qui est le premier pilote à me faire voir la mort d’aussi près en tant que photographe... L’œil dans mon objectif je vois une voiture arriver face à moi alors que je suis en pile au milieu du virage, j’ai juste eu le temps de partir en courant… Alors qu’il maitrisait son véhicule de A à Z. Les commissaires riaient même de ma réaction, pour eux, c’est devenu une habitude !

La journée passe la tension monte à l’arrivée les derniers concurrents du LSX (stars et principaux showman du rallye). Et c’est à leur arrivée sur la route que j’ai compris comment ils ont fait pour marquer tant les esprits. Tous les passages se valent qu’ils s’agisse de 4 roues motrices ou de propulsion, impossible de départager qui était le plus fort des équipages dans ces épreuves de style !

Une heure plus tard, on prend les mêmes et on recommence, je me déplaçais de quelques centaines de mètres dans un enchaînement de virages entre des ballots ou les voitures ont la place pour se laisser aller à leurs envies les plus folles en matière de conduite sans pouvoir abîmer les jolies carrosseries.
Je retiendrai le passage d’Adrien Fourmaux qui, leader incontestable du rallye, s’est payé le luxe de nous offrir des donuts juste devant nous. La puissance et l’efficacité des WRC modernes est une chose à voir car même en faisant du spectacle on sentait que la voiture poussait !

La journée se clôture encore une fois par les rois du show, ils portent bien leurs noms ! Ils devaient faire 3 passages et les ténors se sont payés le luxe de faire 6 à 7 passages pour le plaisir des yeux et des oreilles ! Certaines voitures ont même réussi à exploser des pneus tant ils exagéraient dans la glisse.

La rédaction de mon article m’a pris beaucoup de temps mais mon séjour en Italie ne s’est pas fini. J’ai eu la chance de réaliser un rêve d’enfant, visiter la grande ville de Florence. Je dois celà à ma famille que je remercie 1000x pour la chance que j’ai de m’offrir l’opportunité de vivre un rêve éveillé constant. Je remercie donc Amaury, mon frère et sa compagne Wendy et ma petite filleule Ambre, déjà grande fan de sport moteur ! Mais aussi mes parents qui m’ont suivi et supporté pendant tout ce séjour.
Je tiens également à remercier l’équipe d’Automag, plus particulièrement mon ami Jack qui m’a permis de rentrer en bon contact avec la rédaction d’Automag et également Bob pour toute l’aide pour obtenir mon accréditation. Merci à vous tous d’avoir rendu ce voyage hors du commun et tout simplement parfait !

Texte & photos : Corentin MODAVE

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