Transnight 2012, la Folle Nuit !

Raymond Collignon    2012-01-25 18:14:10   


Quand sur la « toile » apparut pour la première fois le « blog Transnight » où l’on parlait du concept d’un rallye original consistant à rouler une nuit pour rejoindre deux points inconnus, l’un en Belgique l’autre en France en prouvant le respect de l’itinéraire par de nombreux contrôles de passage et en respectant des temps de passage dans des fourchettes imposées, on comprit vite que derrière le « Satanas » qui signait les articles ne pouvait se cacher qu’une sorte de démon dont l’expérience en rallye très originaux et sportifs était évidente. Rapidement, malgré que les organisateurs se gardaient bien d’apparaître, le bruit courut que c’était Eddy Borremans qui se cachait derrière le fameux « Satanas » !

Cela sonnait était tellement « belge » que l’on devinait derrière son comparse « Diabolo », à l’initiative d’ailleurs du projet, une autre figure notoire du monde automobile local, Marc Navet, président de l’écurie Val d’or à Bruxelles… Tout ce ramdam, cette rumeur incontrôlée fit que, malgré les incertitudes et les non-dits évidents cela marcha… une soixantaine d’aventuriers mordirent à l’hameçon. Le vendredi 13/O1/2012, cela ne s’invente pas pour les superstitieux, ils se retrouvèrent, convoqués en dernière minute, au restaurant « les sept sept Meuse » à Rivière sans savoir exactement ce qui les attendait...

Plic-ploc, les aventuriers arrivent.

Plic-ploc, les voitures arrivent : à peu-près la moitié de belges, l’autre de français ayant en commun le goût des sensations fortes. Le concept se confirme dans sa simplicité enfantine : « rallyer » pendant une nuit hivernale un point en Belgique à un autre à plus de 700 kms en France en passant par l’Allemagne. Pour cela, il fallait en plus respecter au mieux un itinéraire balisé de contrôles de passage secrets et de contrôles horaires à heures d’ouverture et de fermeture connues. Tout cela était si simple que le briefing a à peine été nécessaire, Eddy se contentant d’annoncer que le road book était écrit en notes « littéraires et qu’il fallait être prudents…cela ne lui ressemblait pas, à ce satané Satanas de parler de prudence…lui l’organisateur du PAC et d’autres folies !

L’heure du départ approche… 21 heures, les premiers sont lâchés, les plus petites cylindrées et les plus vieilles devant s’envolent de minute en minute. Cela commence à plein tube à travers les plus petites routes de la province vers Bomal et son « abreuvoir » bien connu.

Le temps de pointer dans les temps et nous fonçons vers les fagnes, puis, juste derrière, vers l’Allemagne après être passés par Ovifat au « domaine des fagnes » où nous n’avons pas le temps de trainer car, même sans trop se tromper, nous nous rendons compte qu’il faut avancer pour pointer ans les délais prévus, les temps d’ouverture des contrôles sont calculés à plus de 70 km/H de moyenne !

Les frère Hoffmann, René Beyers, Christian Bernard et quelques autres ont choisi la politique du « pied à la planche » au volant de voitures très performantes.

Avec notre Volvo de 46 ans d’âge, il est bien évident, sur ces routes sans neige, que nous ne pouvons suivre leur train. Nous décidons donc de jouer la régularité en respectant au mieux les délais impartis et, surtout, en ne nous trompant pas de routes !

La rentrée en Allemagne au milieu de nulle part…

Bullange, Burg- Reuland et déjà l’Allemagne pointe son nez !. Nous passons la frontière au milieu de nulle part, le climat est de plus en plus froid, le givre et le verglas pointent leurs nez. 150 kms plus loin et nous frôlons Bitburg… pas le temps d’y boire une bière ! C’est le sud givré d’une Allemagne complètement déserte qui nous voit passer. Pas un chat dans les rues, les rares villages traversés sont déserts, seules les cheminées fument crachant leurs odeurs de feu de bois. Il gèle de plus en plus fort, les voitures parquées dehors sont couvertes d’une épaisse couche de glace.

La Volvo, vraie suédoise, n’arrive pas à température, elle crachote et rechigne comme une petite vieille qui a trop froid. Les kilomètres défilent, après 400 kms de ces folies, nous laissons Sweibruchen sur notre gauche, il est plus de deux heures et cela commence déjà à sentir la France. Les routes tourniquent de plus en plus, le brouillard par taches envahit les vallées, disparait en altitude laissant alors la lune et ses étoiles éclairer le paysage fantasmagorique.

Nous arrivons dans les Vosges du nord grelotant sous moins dix. Il n’y a pratiquement pas de stations sur l’itinéraire, nos vieilles compagnes sont donc transformées en forteresse volantes bourrées d’essence pour être autonomes. Nous avons 40 litres de carburant dans le coffre, certains en ont encore beaucoup plus !

Entrée en France par les Vosges du nord.

Cette longue troisième étape de plus de 460 kms se termine en France pas l’ascension du col du Donon sur des routes très enneigées, c’est là qu’on voit que les pneus neige, obligatoires en Allemagne, sont plus qu’utiles. La Volvo, tout à fait à son aise dans ces éléments, prend du plaisir, elle atteint le sommet du col comme une gamine excitée ! Le jour tout doucement s’est levé, nous roulons de concert avec l’ami Chavan et sa "grosse Berta" étonnamment agile en montagne, il est vrai que l’ami Charles sait y faire…

Nous suivons aussi la Giulia de Vanderzypen se mettant de travers partout à faire peur à un Finlandais ! La quattro de Royen et Van Neukelom avec ses quatre roues motrices est beaucoup plus sage mais aussi plus efficace, nous la suivons aussi de temps en temps ! Les autres, on ne les voit guère car la caravane est très étirée devant les Hoffman, Beyers et cie caracolent avec plus d’une heure d’avance alors que derrière nous certains sont toujours bien loin en Allemagne !

Dans les Vosges, rien que des routes forestières.

A partir du Col du Dolon, les grandes folies routières s’accumulent. Le jour est levé mais nous ne croisons personne sur les routes forestières aux ornières gelées que nous parcourons. Nous finissons par arriver à Saint Dié qui nous apparait comme un havre civilisé après la traversée de ce désert forestier uniquement peuplé de gibiers tétanisés et d’écolos peu tolérants… Au contrôle de saint Dié nous pointons encore dans les délais mais il faut se presser car la dernière étape nous semble très gratinée, cerise sur ce gros gâteau ! Rien qu’à regarder la carte, on en a le tournis… la Volvo, pourtant relativement haute sur pattes, frotte la glace des ornières, il n’y a pas beaucoup de choix pour les trajectoires, il faut rester dedans ! Nous passons le col de la Sclucht, très enneigé, puis nous enfilons encore quelques chemins de traverse pour finir enfin par atteindre Riquewir, le but ultime de cette épopée.

La petite ville, décor d’opérette authentique planté au milieu des vignes squelettiques, nous attend. Une dizaine de voiture sont déjà là, les plus rapides et aussi quelques amis ayant court-circuité l’itinéraire, il est midi, nous avons roulé quinze heures sans arrêts sinon pour chercher notre essence et nous restaurer quelque peu. Les quasi 8OO kms parcourus ( y-compris nos petites incartades) l’ont été dans des conditions hivernales sur des routes que seul « Satanas » dit Borremans pouvait trouver, une merveilleuse expérience !

Une bonne bière à l’arrivée…

A l’arrivée, tout le monde a son histoire à raconter, cela parle de glisse, d’essence non trouvée, d’incartades dans les chemins forestiers peu hospitaliers, du méchant écolo qu’on n’a pas vu…

Une bière avalée, et c’est la courte sieste bien méritée !

Remise des prix, La Volvo, la plus vieilles, gagne la transnight !

La remise des prix se fait autour d’une choucroute d’anthologie arrosée des meilleurs vins d’Alsace. Un accordéoniste nous fait danser la Scottich, Chavan et Eddy, en pleines formes s’avèrent des danseurs hors norme dans cet exercice à haut risque… Le classement est établi, seules huit voitures ont réussi l’exploit de passer partout en respectant les délais. C’est finalement la plus veille qui gagne l’épreuve, elle le mérite bien car il fallait choisir une manière de départager les exæquo, 25 ans séparaient la plus récente de la plus vieille dans le classement final, 1990 pour les BM, 1965 pour la Volvo, un monde de différence ! En tous cette grande fête franco-belge s’est terminée au mieux dans la plus parfaite confraternité.

Thomas et Jominet classent leur Saab en première place française, la fête gauloise a battu son plein jusque tard dans la nuit… il ne restait plus qu’à rentrer en Belgique et terminer ce véritable marathon pour grands adolescents à la recherche permanente de leur inaccessible étoile …

Raymond Collignon.

Transnight 13-14 Janvier 2011 Classement final

 1,Collignon Raymond –Felot Adrien Volvo amazone 1965 30 CP ;
 2,Chavan Charles –Fraikin Jean-Luc Mercedes 250 SE 1967 30 CP ;
 3,Vanderzypen Arnaud –Lambert Yves Alfa-Roméo Giulia 1972 30 CP ;
 4,Thomas Michel –Jominet Michel Saab 96 V4 1974 30 CP ;
 5,Gascoin Stéphane –Parsy Jean-François Porsche 911 1976 30 CP ;
 6,Decraene Marc –Croiselet Jean-Philippe Porsche 924 1977 30 CP ;
 7,Girard Jean-Luc –Girard Brigitte Alfa-Roméo GTV 1977 30 CP ;
 8,Beyers René- Bernard Christian Porsche 924 1979 30 CP ;
 9,Smith Bernabe -Jones Pol Audi 90 Quattro 1989 30 CP ;
 10,Hoffmann Guido -Hoffmann Elmar BMW 318iS 1989 30 CP ;
 11,Quetsch Roland –Hilbert Armand BMW 318 IS 1990 30 CP ;
 12,Hermans Michel -Leburton Pierre Alfa-Roméo Giullietta 1964 29 CP ;
 13,Collee Alain –Mortier Dirik Alfa-Roméo Giulia 1972 29 CP ;
 14,Biblot Jean-Philippe- Martin Antoine Sunbeam Tiger 1966 28 CP ;
 15,Corvi Didier- Danger Dominique Innocenti Cooper s 1976 28 CP ;
 16,Serve David- Guiot Gérard Triumph TR 3A 1959 27 CP ;
 17,Triboulet Regis –Legros Gabriel Audi S 3 2002 27CP  ;
 18,Monange Jean-Jacques - Brocard Michel Porsche 911 SC 1982 25 CP ;
 19,Faivre-Pierret Christophe -Kunegel Jean-Marie Mini Clubman 1972 24 CP ;
 20,Stevens Pierre-Natsue Nagai Porsche 911 1969 21 CP ;
 21,De Lel Fabian – Maltaite Laurent BMW 2002 1972 17 CP ;
 22,Marteleur Sylvia –Kinot Christian Honda Civic 1966 0 CP ;

Photo EDDY COPPEE et Michaël DENISON

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.