A vendre : voiture d’agent secret - full option de gadgets !

Bob d’Automag    2006-01-15 18:52:00   


Si vous avez l’âge mûr, vous vous souviendrez comme moi d’avoir vu au cinéma le célèbre agent secret James Bond poursuivre les bandits dans « Thunderbold » (1965) ou « Goldfinger » (1964) au volant de cette superbe Aston Martin BD5 1964. Si vous êtes plus jeune, vous aurez certainement fouillé la collection de DVD de votre père et visionné le film : le résultat est le même, cette DB5 est restée dans vos rêves.

Et bien sachez que si tel est le cas, votre rêve pourrait bien devenir réalité ! Pour la première fois en 35 ans, une vraie voiture de James Bond avec tout son arsenal de gadgets fonctionnels va être mise aux enchères de RM Auction le 20 janvier prochain à l’hôtel Biltmore de Phoenix lors du Vintage Motor Cars en Arizona (USA). Seul problème, c’est qu’il faudra débourser entre 1.500.000 et 2.500.000 dollars pour l’emporter à la maison.

Il faut préciser que pour ce prix là, il s’agit bien évidemment d’un exemplaire original avec tous les accessoires et gadgets originaux. Oui, cette Aston Martin du plus célèbre agent secret au service de sa Majesté existe encore bel et bien dans son état d’origine ; mais pour tout vous dire, plus d’une réplique de cette version « spéciale » de la DB5 a été construite pour les besoins du cinéma. Quatre exemplaire en tout, dont trois sont encore en vie. Notre Aston présentée ici porte le numéro DB5/2008/R et a principalement été utilisée pour les besoins de la promotion du film.

La bonne affaire...

A Vendre : Aston Martin DB5, 282Cv, 3.995cc à 6.000t/min, double arbre à cames, boîte manuelle à 5 rapports, suspension indépendante et 4 freins à disque. Béliers hydrauliques intégrés dans les pare-chocs avant et arrières, mitraillettes Browning escamotables derrière les clignotants, une lame intégrée dans les papillons de roues pour crever les pneus de vos ennemis, écran pare-balles rétractable à l’arrière, radar incorporé, mécanisme pour déverser de l’huile sur la route, système d’écran de fumée, plaques minéralogiques rotatives avec 3 numéros différents, tiroir pour armes secrètes sous le siège conducteur, et siège passager éjectable ! Avouez que pour une auto de 1964, l’équipement est complet.

Comment la DB5 est-elle devenue la « Most Famous Car in the World ? »

« The Most Famous Car in the World », comme le mentionne le livre de Dave Worrall, tient sa célébrité grâce aux prouesses de James Bond dans le film « Goldfinger » sorti en 1964. La DB5 grise a vraiment retenu l’engouement des cinéastes de l’époque et suscité leur imagination.

En 1963 Aston Martin était l’un des plus petits constructeurs automobiles au monde avec une production de près de 200 voitures par an, toutes les autos étaient construites à la main. Les clients de Aston étaient de véritables connaisseurs et amateurs de l’automobile de tourisme sportive, et ils étaient incontestablement très attachés au volumineux palmarès en compétition de la marque. La DB5 était déjà un véhicule assez rare lorsqu’elle était neuve, et de plus deux fois plus chère que sa rivale la Jaguar E Type, somme toute une voiture de « privilégiés ». Mais la nouvelle DB5 va tout bouleverser à partir du moment ou elle vole la vedette à Sean Connery la star des James Bond, et ravira les c ?urs des hommes de tous âges.

Flash back en 1958 lorsque le prédécesseur de la série DB5, la DB4, fut révélée au Salon de Paris et fit sensation auprès du public. Une toute nouvelle voiture, cette présentation fut un réel aboutissement pour le petit constructeur britannique. La voiture s’offrait un nouveau châssis acier avec quatre freins à disques, et un nouveau bloc moteur 6 cylindres en aluminium doté d’un double arbre à cames. Le tout enveloppé d’une carrosserie aluminium « Superleggera » développée chez Touring à Milan. La nouvelle Aston Martin était un véritable modèle de modernisme produit de la combinaison de la technique robuste britannique et de l’élégance exquise du stylisme italien.

Après cinq années de développement, la DB4 est devenue plus longue et plus grande pour se dessiner telle une troublante voiture de grand tourisme. En 1963, Aston introduisit la légendaire DB5. La belle reçu un moteur de 4.0L alimenté par 3 carburateurs SU, avec comme résultante un gain inéluctable de 20% en puissance annoncé à 282Cv. La nouvelle voiture arborait de nombreux atouts de confort comme les vitres électriques, deux réservoirs d’essence, un échappement performant et après les 50 premiers modèles une boîte de vitesses à 5 rapports.

Lorsque la voiture fut présentée au Salon de Londres, les producteurs du film ont de suite été séduits et une demande de donation d’un modèle pour les besoins du film a été introduite chez Aston Martin.

Le patron de l’époque, David Brown, a éconduit gentiment leur demande en leur répondant qu’il serait heureux de les aider en proposant une DB5 au prix de base de 4.500£. Offensés, les producteurs se penchent sur d’autres alternatives comme par exemple de reprendre à nouveau la Bentley de « Bon baisers de Russie » ou encore d’utiliser une Jensen, voir même une Chevrolet. Mais dans les courbes de la DB5 restent bien encrées dans les esprits, et ils tentent à nouveau un appel d’offre chez Aston Martin en expliquant leur intention de faire de cette voiture une véritable star de cinéma !

Les deux protagonistes arrivent à un compromis, une Aston Martin DB5 sera « donnée en location » pour les besoins du film. La voiture choisie portait le numéro de châssis DP216, livrée en rouge elle était en réalité une DB4 série5 qui deviendra le « mulet » (voiture de test) pour la production des DB5.

La voiture a ensuite été aménagée avec tous les gadgets que l’on connaît nécessaires à un super espion afin de devenir la « DB5 de James Bond ».

Le résultat a été effectivement très bénéfique, tant pour le film que pour l’usine Aston. L’impact médiatique est encore toujours présent à ce jour. Les gamins que nous étions à l’époque rêvaient de cette voiture et nous avons collectionné les posters et les version Corci-Toys en attendant peut-être un jour de pouvoir s’offrir la vraie...

Quatre s ?urs très spéciales.

Ironiquement, lorsque la DB5 équipée de ses gadgets a été rendue à Aston Martin après ses bons services pour le film, l’usine débarrassa la voiture de tous l’équipement « spécial » afin de la remettre dans sa version Tourisme pour un usage routier.

Quatre Aston Martin DB5 peuvent se targuer d’être de véritables « Bond Cars ». La première étant l’originale (DP216) équipée et déséquipée. La seconde DB5 répondait au numéro DB/1486/R et était connue sous le nom de « fast road car » allégée au maximum sa mission était de tourner les scènes de poursuites rapides. Plus tard cette voiture a été dotée de quelques accessoires spéciaux pour les besoins de la promotion du film.

Les deux dernières « Bond DB5 » étaient surnommées les « Press Cars » DB5/2008/R et DB5/2017/R on été envoyées aux Etats Unis, l’une sur la côte est et l’autre sur la côte ouest pour les besoins de la promotion.
Les voitures ont fait « la Une » de plusieurs magazines, les Bond DB5 ont fait une tournée fantastique et la DB5 a même posé avec les filles de Play-boy au salon de Chicago.

En 1969, la compagnie Danjaq, qui était chargée de gérer les droits d’auteur et le matériel des films de James Bond décide de vendre les « Press Cars », les deux voitures ont rapidement trouvé acquéreur en la personne de Sir Anthony Bamford pour la somme de 1.500£ et les voitures sont retournées en Angleterre. Quelques mois plus tard, Sir Anthony s’est vu recevoir une proposition qu’il n’a pu refuser : échanger la DB5 (2017/R) contre une Ferrari 250GTO !

Quant à l’autre DB5 (2008/R), elle fut immatriculée pour la première fois en Angleterre et utilisée par Sir Anthony lui-même. En 1970, il décide de vendre la voiture et celle-ci trouve acquéreur auprès d’un grand collectionneur américain B.H. Atchley et la place dans son musée à Pigeon dans le Tennessee.

C’est là que cette Aston Martin DB5 ex-Bond passera un long moment avant de rejoindre la salle des enchères de RM Auctions en Arizona en ce début d’année 2006.

Vous n’aurez vraisemblablement qu’une chance dans votre vie d’acheter une des voitures les plus célèbres de l’histoire du cinéma, ce qui explique sont prix astronomique.

Il n’y a eu que quelques 786 DB5 construites pour le plaisir de quelques connaisseurs passionnés. Il était tout naturel que James Bond choisisse, lui aussi, une voiture exceptionnelle de par son élégance et ses performances.

Bob

 RM Auction

A lire aussi :
 My name is : Brown...David Brown !

 ASTON MARTIN DB 7 ZAGATO

 les bolides de Bond...

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.