Catalunya 2010.

En cette fin d’octobre, alors que les journées sont plus fraîches dans notre plat pays et que nous commençons à gratter le pare-brise le matin, je me suis offert un court séjour en Catalogne pour y couvrir pour la première fois en tant que "journaliste", un rallye mondial.
Les jours de congé étant comptés, un horaire en "6-14" convient bien à ce jeudi. Hop, après la journée de travail, direction l’aéroport pour prendre le vol vers Reus.
Dès la sortie de l’avion,je retire une couche, voire deux car la nuit tombe mais la température avoisine les 20°c.
A peine arrivé,il faut déjà accélérer le pas pour être parmi les premiers au bureau de location de voitures afin d’éviter une longue attente.

La clé en main,"go to the parking" pour prendre possession de la Focus, ce n’est pas une WRC même si elle présente quelques séquelles de petites touchettes antérieures !

Direction le Media Center pour aller chercher le précieux ‘sésame’ , l’accueil est sympathique, la petite enveloppe est prête ; ça y est, nous l’avons !

Le timing est serré, il ne faut pas perdre de temps, le WE sera une course pour nous aussi. Maintenant, l’hôtel.
Le ventre crie "famine”, un rapide passage au resto, il est déjà 21H10 ; retour à la chambre, une douche et commence ensuite l’étude des spéciales du vendredi, nous connaissons un peu le parcours pour y être déjà venus plusieurs fois.
Vendredi matin, après une courte nuit, le réveil chante dans la chambre, il est 6 H., réveille-toi !
Quand on va au rallye, le temps est plus que compté, c’est la course dans la course.
Arrivée sur la première spéciale et nous disons déjà ‘merci’ au précieux sésame, la police nous laisse continuer plus loin notre route alors qu’elle bloque les autres voitures à plusieurs centaines de mètres de la spéciale.
On sort les appareils photos et on part voir le spectacle. Cette année les organisateurs ont eu la bonne idée de mélanger des portions asphalte et terre, le bonheur !

Installé au bord de la route, j’y croise une grande personnalité du rallye mondial en la personne d’ Ari Vatannen, nous discutons photo, rallye, problèmes de société... On refait le monde pendant un bon moment. Bref un beau souvenir avec quelqu’un de très humble et chaleureux. Qui a dit que les Finlandais étaient froids ?

Pas le temps de terminer notre conversation que la première voiture arrive et wouaw quel passage, les autres seront tout autant généreux dans l’effort et je me dis que « le rallye sur terre, c’est magique. »

Après avoir vu 4 spéciales, nous descendons de notre montagne pour rejoindre la mer et son climat un poil plus doux, nous arrivons au parc d’assistance et « remerci » au précieux sésame qui procure un accès au parking privé, surtout la possibilité d’approcher les pilotes, les mécanos, les voitures et l’entrée dans "l’hospitality" des teams.

Je prends la température chez les pilotes et ils sont nombreux à aimer les "mix" asphalte -terre de cette première journée.
La mine de certains est déjà triste, tout espoir de victoire est déjà parti ; d’autres sont plus philosophes ou positifs comme Peter Solberg qui me dit : « Tomorrow, Big attack. »

Ken Block y « découvre le rallye, mais pas le pays » me dit-il en souriant. Sympa ce ricain qui est ultra-connu pour ses célèbres "gymkhana”, il n’a pas la grosse tête en tout cas.
La première journée est déjà finie, une bonne douche car nous avons mangé de la poussière toute la journée.
Lecture de la carte du samedi et la première spéciale me rappelle de mauvais souvenirs, l’accès y est difficile, cela va encore être la pagaille.
Nous partons suffisamment tôt pour éviter la cohue, nous arrivons 1h30 avant le passage du premier concurrent et à 5 km de la spéciale, les lumières bleues de nos amis policiers nous attaquent les yeux.
Arrivée à leur hauteur, l’un d’eux dit en espagnol, que tout est complet, je lui montre mon arme secrète (le sésame) mais rien ne change. Après quelques secondes de discussion je finis par le convaincre que je trouverai une place et il me laisse passer.
Ma joie fut de courte durée car son collègue redescendant de la montagne ne fut pas du même avis et il m’a reconduit tout en bas à plusieurs km , nous apprendrons ainsi que le dialogue est presqu’impossible avec nos amis policiers espagnols !
Nous commençons mal la journée mais il en faut plus pour nous décourager, nous partons pour la suivante où l’accueil sera meilleur !

Les passages se suivent mais ne se ressemblent pas. Après Loeb , il est difficile de soutenir la comparaison….surtout que cette année, le plateau est assez faible avec 52 inscrits et parmi ceux-là, certains n’ont pris le départ….
En fin de deuxième journée, les places sont figées sauf gros soucis. Néanmoins un intérêt subsiste pour la deuxième place que se disputent Peter Solberg et Dani Sordo.
Le dernier jour se présente avec 2 spéciales à parcourir 2 fois : un juge de paix de 42 km et une détente de 4 km.

Nous nous placerons à 600m de la ligne d’arrivée de la plus longue pour y prendre les temps et voir si un changement est possible !
Grosse info, le hongrois Turan est sorti violemment, la Focus détruite. Il est héliporté et nous apprendrons plus tard qu’il s’en sort avec une clavicule cassée ce qui me paraît impensable quand je vois l’état de la voiture !

Sordo réalisera le meilleur temps pour se rapprocher un peu plus de la deuxième place.
Vient alors pour nous, l’heure de dire ‘au revoir’ aux spéciales espagnoles pour redescendre vers le centre du rallye.

Nous y suivons en direct sur les écrans, l’évolution des 2 derniers secteurs chronométrés qui n’apporteront aucun changement au classement final.
Une nouvelle victoire pour le duo Loeb – Elena, suivi par Solberg et Sordo, un podium 100% Citroën !

Direction la conférence de presse pour y glaner quelques infos mais rien de spécial n’en sortira, les visages sont détendus à la fois joyeux et déçus !
Il est temps de nous préparer pour le retour vers notre plat pays. Surtout, passer une dernière fois à la mer, y mettre les pieds car c’est une sensation que nous ne connaîtrons pas de sitôt…

La page ‘Catalunya 2010’ est tournée, l’année la plus faible au point de vue du plateau pour les 7 éditions que j’ai suivies. Un tout grand point positif avec la journée du vendredi et le mix terre / asphalte. Merci aussi à notre précieux « sésame » qui nous a permis de découvrir l’envers du décor, avec la possibilité d’approcher un peu plus le monde WRC.

dh

Le lien vers toutes les photos.