Interclassics Brussels : for your eyes only !
2015-11-14 18:07:49
Après plus de vingt éditions, la Bourse de Maastricht essaime à présent Bruxelles avec un clone de son événement mosan. Cantonné sur deux palais au Heysel, il présentait deux collections qui ont marqué à leur façon l’histoire automobile mondiale.
Expo Bugatti
A tout seigneur tout honneur, l’exposition Bugatti présentait sur deux plateaux une trentaine de voitures dont certains exemplaires qui méritaient vraiment le détour.
La Bugatti ‘Brown’
Connue par les visiteurs réguliers d’Autoworld, voici la “Bugatti Brown” . Cette étonnante Bugatti bleue est une création en polyester du designer Franco-Anglais James (Jacques) Brown .
C’est avec ce matériau qu’il dessina au début des années 50 cette carrosserie assez insolite sur le châssis d’une Bugatti 57 de 1938 .
Retrouvée bien plus tard dans une cour, celle-ci a été restaurée dans son état initial.
Bugatti T57 carrosserie Albert D’Ieteren
Restons en Belgique avec le cabriolet Bugatti T57 Aravis . Cette voiture était destinée à un certain M. Baggage.
Le châssis (n°57589) a été livré le 9 mars 1938 à Bruxelles où il a été habillé d’une carrosserie dessinée par Albert D’Ieteren (n° 5219).
Il s’agit là d’une des deux voitures de Type 57 possédant une carrosserie ’A. D’Ieteren’ . Après restauration, cette voiture a été exposée en 2009 à Pebble Beach.
Bugatti T37 d’Elisabeth Junek
Voici une Bugatti T37 ayant appartenu à Eliška Junková.
Plus conne sous le nom d’ Elisabeth Junek , cette Tchécoslovaque fut l’une des premières femmes pilote automobile au monde.
Née avec le siècle, elle s’éteignit à Prague en 1994.
Livrée en 1927 en Sicile, cette T37 lui servit de voiture d’entraînement pour la Targa Florio. Elle avait été spécialement modifiée pour les routes siciliennes de l’époque.
La Marque lui aurait rendu hommage en 2014 en présentant une Bugatti Veyron Grand Sport VITESSE “Légendes de Bugatti” baptisée ‘“Elizabeth Junek”’.
Cette série spéciale “Légendes de Bugatti” rend hommage à des personnalités ayant marqué l’histoire de la Marque.
Cette voiture aurait reçu une robe bicolore noire et jaune, couleur choisie par Elisabeth Junek pour ses autos.
Expo 60 ans de la Citroën DS
Ici, il s’agit évidemment de l’authentique CITROËN DS et non des voitures actuelles, nées de la détermination d’un marketing qui se veut à tout prix mondial.
Il y a 60 ans, le premier jour du Salon de l’Automobile à Paris vivait une journée incroyable : pas moins de 12.000 commandes parviennent à Citroën pour sa DS 19, et à la fin de la semaine, pas moins de 80.000 commandes avaient été placées, ce qui représente un record qui ne sera probablement jamais plus égalé.
Dessinée par Flamino Bertoni , outre son aérodynamisme révolutionnaire en forme de goutte d’eau, la DS regorgeait d’innovations technologiques dont la plus marquante était sans nul doute l’hydraulique qui non seulement assistait les freins et la direction, mais aussi la suspension, l’embrayage et la boîte de vitesse…
Grâce à Citroën Belux et à l’ Amicale Belge des Clubs Citroën (ABCC), cette exposition a présenté une jolie collection de DS et ID dont de rares cabriolets carrossés par Chapron comme la “Palm Beach”, la “Majesty”, la “Lorraine” ainsi que le coupé “Le Dandy”.
Voici l’unique DS 23 injection avec séparation chauffeur “by Chapron”.
Appelée “Lorraine”, elle coûtait cinq fois plus cher que la Citroën DS 23 à injection en provenance des chaînes Citroën.
Cette auto est dans son jus.
Le Général De Gaulle a fait construire par Henri Chapron une DS 21 décapotable en mars 1966. Cette voiture fit sa première sortie officielle lors de sa visite à Djibouti le 26 août de la même année.
Elle continua à appartenir à la flotte des voitures de l’Elysée jusqu’en février 1980, date à laquelle elle a été vendue.
Ce véhicule n’a jamais été restauré.
Une DS 2L5 Rallye du Portugal de 1972 était également présente.
Ce véhicule a été aimablement prêté par le Conservatoire Citroën à Aulnay-sous-Bois (FR).
Mais InterClassics ne se limitait évidemment pas à ces deux expositions : au gré des allées, le badaud pouvait découvrir de fort belles carrosseries de marques disparues ainsi que l’habituelle flopée de Porsche, proposée à la vente par les nombreux marchands.
Voici une Autobianchi Stellina 800, ce petite voiture construite en fibre de verre sur un cadre en inox a été fabriqué en un peu plus de 500 exemplaires de 1963 à 1965 dont 70 % de la production s’est écoulé en Italie.
Grâce à l’emploi de cette matière, elle ne pesait que 660 kg pour une longueur de 3,67 m.
Présenté au salon de Turin en 1963, ce cabriolet était l’œuvre du designer américain d’origine hollandaise Tom Tjaarda. Il était propulsé par le petit quatre cylindres de 767 cm³ de la Fiat 600D développant 29 ch CUNA, ce qui lui permettait d’accrocher les 115 km/h.
Une seconde version vit le jour avec un moteur poussé à 31,5 ch CUNA grâce à une cylindrée portée à 792 cm³ ; ce qui lui permit d’atteindre une vitesse maximale de 125 km/h.
Après deux ans de vie, Autobianchi mit un terme à l’expérience suite notamment à "una diffidenza alla plastica" (une méfiance des Italiens pour la matière plastique !) et à un prix assez prohibitif pour l’époque (près d’un million de lires).
Quant aux clubs, ils sont restés assez discrets, moins d’une vingtaine de clubs dont le Royal Veteran Car Club Belgium (RVCCB ) avaient squatté l’espace qui leur avait été dévolu dans le palais 7.
Ce vénérable club s’est vu décerné un prix pour la splendide Minerva exposée sur son stand.
Quant aux marchands de pièces, disons que vous auriez vraiment eu du mal à dénicher un dossier arrière pour votre Simca Aronde ou un disque d’embrayage pour votre Fiat 600…
Bref, ce n’est pas à l’Interclassics Brussels que vous pourrez “trouver de la pièce” : circulez, il n’y a rien à voir !
En revanche, si vous cherchiez des verres gravés à vos armoiries, un couvre-chef ou une tenue en fourrure pour rouler avec votre torpédo Delaunay-Belleville de 1913, vous les trouverez aisément auprès des nombreux marchands présents à cet événement !
Pour une première, c’est une réussite : plus de 14.000 visiteurs ont déambulé dans les deux halls du Heysel réservés à cet événement.
Il faut aussi reconnaître que l’atmosphère très bcbg de Maastricht a été reproduite très fidèlement et dès à présent, les organisateurs préparent la prochaine édition qui se tiendra du 18 au 20 novembre 2016.
Les prix dissuasifs de certaines voitures ont fait bien comprendre au quidam qu’il existait un autre monde où la crise est un mot inconnu.
Il lui a néanmoins permis de rêver avant de rejoindre son Bulex à roulettes bardé d’aides à la conduite et d’info-divertissement pour s’engluer quelques kilomètres plus loin dans une circulation de plus en plus embouteillée…
Ô tempora Ô mores !
Rendez-vous à Maastricht où les thèmes centraux seront les 100 ans de BMW et les voitures ’royales’ britanniques : Bentley & Rolls Royce .
Interclassics Maastricht aura lieu du 14 au 17 janvier 2016 au MECC.