Isabelle et Christophe dans tempête du R.A.C. Rally’21 !

Dimitri Haulet, Philippe Haulet    2022-01-03 14:40:20   

Roger Albert Clark Rally.

RAC - 2021.

Caractéristiques de ce rallye : 50% de nuit, à la date historique et des longues liaisons. Habituellement, des spéciales sur circuits et dans les parcs (Mickey Mousses stages) mais pas cette année.

RAC - 1985.



Evoquons R.A.C.Rally avec eux.

En 2010 : "nous participons pour la première fois avec 30 cm de neige partout et 4 pneus pour tout le rallye. C’est déjà une grande aventure, plus difficile encore à cette époque : ni DVD, ni reconnaissance, ni notes.

Tout se fait à la carte avec le ‘pot de chambre’, une espèce de loupe rétroéclairée sur un manche à plaquer sur la carte. C’est une première pour nous.

Nous nous entraînons en Belgique sur des cartes d’état-major pour des spéciales que nous connaissons.

Nous convertissons à notre système et le résultat nous donne satisfaction.

Nous terminons bien, quatorzième, malgré la visite du ‘Vatanen firebreak’ où nous perdons plusieurs minutes".

Vatanen Firebreak.

En 2011 : " je suis au volant avec Stéphane Prévot comme co-pilote. Nous rencontrons peu de neige".

Pour 2012 : "je ne participe pas. Grégoire de Mévius roule sur une de mes voitures".

Ensuite, le rallye a périclité. Pourquoi ?

L’organisateur paie l’Etat pour l’utilisation des chemins forestiers et veut réduire le coût d’inscription, donc le kilométrage.

Mais ce qui diminue, ce sont les inscriptions. Et les organisateurs sondent les pilotes pour connaître leurs souhaits. Je réponds : Pour faire un rallye, faites-le exceptionnel.

En 2017 : au salon de Birmingham, ils présentent leur projet. En deux jours, ils affichent complet, 150 inscrits. Pour réduire les frais, le rallye devient bisannuel.

Et nous voici en 2021 : Nous disposons des deux semaines avant le rallye pour la préparation.

Il est possible d’acheter les 6 heures de vidéo avec l’incrustation du tripmaster et les notes, en anglais dans un système qui n’est pas le nôtre.

Nous achetons les deux et Isabelle se charge de la traduction et de la conversion à notre système. Pendant le travail d’Isabelle, je regarde les vidéos pour déceler les gros pièges.


Quand les notes sont prêtes, nous les comparons aux vidéos pour les éventuelles corrections. Vient alors le travail de mise au propre des notes et une nouvelle comparaison des notes et des vidéos.

Cette année, plus de 500km de spéciales.

Jeudi.


Départ de Carlisle, le jeudi vers 15H pour le premier participant, une heure de liaison vers Kielder pour 4 spéciales de nuit et retour à Carlisle vers 22H30 à l’assistance.


Nous subissons une crevaison dans la 4ième, la plus longue.

Les routes de la forêt de Kielder sont très étroites et la moindre erreur, c’est le trou.

Donc, impossible de changer la roue avant un carrefour. La perte de temps est importante et nos classement et moral dégringolent.

Le pneu crevé.

Vendredi.

Le vendredi matin, nous contactons les organisateurs et leur expliquons que la perte de temps est due à une crevaison. Compréhensifs, ils nous autorisent à repartir 29ième.

Au programme, 4 spéciales de jour, une grosse assistance et 4 spéciales de nuit.

Au départ de la première nocturne, il commence à neiger.


Pour la deuxième, il tombe de gros flocons ! Je ne vois pas le bout du capot et je coupe les phares. Je suis en première, impossible de savoir où nous sommes. La note annonce un carrefour que nous apercevons en le passant.

En 2019, nous y avions réalisé des temps excellents dans le brouillard mais avec la neige, je ne vois rien.

Lors de la petite dernière, le sol est verglacé mais la visibilité est meilleure.

Pour l’assistance d’environ 30 minutes, à Carlisle matin et soir, à un endroit variable le midi, nous disposons d’une camionnette.

A l’arrivée de chaque spéciale, ce sont des chase cars 4X4 avec un minimum de pièces, le carburant et les pneus.

Retour à l’assistance de Carlisle sous la neige et avec un vent de tempête, en évitant les branches tombées sur la route.

Je précise aussi que ce coin d’Angleterre n’est pas la Corse, touristique. Trouver un hébergement n’est pas facile. Avec nos heures de départ et de retour, nous devons préparer et emporter nos repas.


Un micro-ondes dans la camionnette fonctionne avec le groupe électrogène et nous mangeons pendant le travail sur la voiture. Vers 23h, nous saluons l’équipe et partons vers l’hôtel avec la Corsa louée sur place.

Le samedi, nous roulons en Ecosse avant le retour à Carlisle et de partir le dimanche matin au Pays de Galle. Nous devons faire le plein de la Corsa. La station où nous allons habituellement est fermée et nous rentrons à l’hôtel.

Nous y apprenons qu’un arbre est tombé sur les lignes haute-tension et une partie de la ville est sans électricité. Nous n’avons rien remarqué à l’assistance à cause des groupes.

Nous voilà à l’hôtel, sans lumière, sans chauffage. Le matin, nous sommes réveillés par les bruits à l’extérieur mais toujours dans la tempête, sans électricité.

Par internet, nous apprenons que certains concurrents sont sortis de la route et ont passé la nuit dans leur voiture. D’autres ont été bloqués sur la liaison par les arbres arrachés. Certains ont eu la chance de partager les couloirs d’un hôtel !

Samedi.

La situation en Ecosse tout aussi difficile, des arbres arrachés dans les spéciales amènent les organisateurs à annuler l’étape du samedi.

Et nous partons vers le Pays de Galle dès que le plein sera fait pour la Corsa, soit à la 5ième station après 80Km.


Je regrette de n’avoir pu rouler en Ecosse car ce sont des spéciales que je connais et où en 2019, j’avais de très bons temps.

Dimanche.

A Welshpool, l’hôtel est chouette et à 2 minutes du parc fermé. Pour la première fois depuis notre arrivée, nous avons vraiment bon, la chaleur, le restaurant ouvert, la machine à café dans la chambre.


Dimanche sur les six spéciales prévues, deux sont annulées. Au départ de la première, un concurrent sort et provoque déjà un retard. Nous attendons frigorifiés dans la voiture.

Caméra embarquée.

Nous démarrons et vers le 12ième km, pour un freinage, la voiture part, glisse sur le verglas. Jusqu’à l’arrivée, nous roulons prudemment sur neige et glace.

La suivante qui devait se faire de jour, est déjà de nuit et dans les mêmes conditions de glisse.


Heureusement, nous avions monté la rampe de phares. Ce sont de très belles spéciales le dimanche.

Pas de parc fermé pour la nuit. Nous allons chez notre co-équipier qui est du coin. Assistance et nettoyage de la voiture, nos repas en raviers.


Vers minuit, nous partons en Corsa pour l’hôtel à 3 heures de route.

Presqu’arrivés, Grant m’appelle :...

"Crevaison pour ta camionnette et la roue de secours est disparue, volée. De plus, j’ai perdu une des roues du plateau, roulement cassé, et je l’ai retrouvée dans le capot de ma camionnette Mercedes qui nous suivait. Radiateur, intercooler, phare, capot, calandre, …"

Ce véhicule est hors-service. Le second Mercedes de l’équipe joue les dépanneuses. Ramener le véhicule endommagé, le vider et recharger un maximum de pièces dans l’autre camionnette.

Heureusement, pour la mienne, c’est une simple perte à la soupape. Pour la remorque, impossible de réparer sans les pièces. Donc, sortir l’Escort et faire la liaison avec elle.

Lundi.

Trop éloignés, nous ne pouvons pas les aider et allons dormir vers 3h30. Lundi matin, nous montons à Walters Arena où l’équipe nous attend avec les nouvelles.

L’embrayage de la Mercedes qui a tiré l’autre a rendu l’âme. Pour la remorque, un tambour et un moyeu sont prêts à être montés.

Et nous partons pour 5 spéciales. La 1ière Walters Arena verglacée, la 2ième moins et la 3ième, un vrai panard. Routes larges, virages naturels, du plaisir.

Nous terminons vers 15h30 et il nous reste la liaison d’1h30 pour le Ceremonial Finish, obligatoire. Sur place, encore une attente d’une heure pour la photo sous l’arche.


Nous terminons 20ième !

Entretemps, l’équipe a rendu la Corsa de location. Retour à l’hôtel, reprendre notre camionnette et rouler jusqu’à Reading pour une nuit.

Départ le mardi matin et retour à la maison mardi P.M. La voiture et la remorque sont restées sur place pour révision et j’espère pouvoir les récupérer à temps pour les Boucles de Bastogne.

Ce n’est pas notre meilleur résultat mais c’était loin d’être facile dans ces conditions. Moins de 20 heures de repos du jeudi au lundi. C’est éprouvant physiquement.

Ce rallye reste un bon souvenir. L’ambiance entre pilotes et assistances est excellente.

Au vu des résultats, je constate aussi que le niveau grimpe.

Plusieurs pilotes en R5 modernes viennent pour le RAC alors qu’en 2010, nous n’étions qu’entre pilotes historiques.

Maintenant, ce sont les jeunes et les cadors ‘modernes’, les anciens cadors qui viennent se faire plaisir.

Des projets sur la neige, des rallyes en Corse et ailleurs, Isabelle et Christophe ne sont pas prêts à ranger leur combinaisons.


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