« Le superlatif des rallyes de régularité »

Eddy Coppée    2010-09-20 21:55:35   


« En 36 heures non-stop et 1.700 km de petites routes, tu traverseras les massifs alpins français, suisses et italiens. Tu auras 50 zones de régularité à respecter dans des secteurs aussi mythiques que le col du Simplon, le Turini,
La Madone d’Utelle, la Haute Maurienne, …
çà t’intéresse ? ».

Voilà ce que Georges Tomsen me proposa de partager avec lui en ce
début septembre et à bord de sa Porsche 911 de 1967.

Après avoir crapahuté au Neige et Glace ou
sur le Paris-Dakar historique, je croyais avoir
tout vu, entendu, enduré, …. Et bien non, il y
a encore de l’adrénaline à prendre en ce bas monde. Et c’est ainsi qu’à 6 heures du matin, 50 équipages prirent le départ d’Albertville pour une folle chevauchée qui devait les ramener à leur point de départ le lendemain vers 18 heures.

En quatre secteurs de régularité et à 7 heures du matin, nous réveillons les chamoniards et comprenons déjà que cette chevauchée sera un galop de …. 1.700 km : moyennes en RT de 50 km/h sur des voies où le Mur de Huy ressemblerait à une autoroute et où les secteurs de liaison sont à accomplir à des moyennes conseillées … dignes d’une qualif’ de Formule 1. Même les prétendants au podium parviennent très difficilement à réaliser des chronos acceptables, … que dire des sous-fifres que nous sommes !

C’est ainsi qu’à l’issue de la première des quatre étapes, nous pointons vaillamment à la 22ème place. Ce tronçon (300 km) nous a vu traverser la Haute Savoie, le Col de la Forclaz, les vignobles escarpés de la région de Martigny et la haute vallée du Rhône jusqu’au franchissement du Col du Simplon.

Sous une météo on ne peut plus clémente, nous rejoignons ensuite la féérique région des Lacs italiens où une traversée en bac du Lac de Côme nous amena à la tombée de la nuit au sud de Milan, terme de la deuxième étape (350 km).

Un petit « coupe faim avalé au lance pierre » et, en route dans la nuit noire vers les secteurs de régularité qui nous attendent en Ligurie et dans l’arrière pays génois. Dans l’obscurité totale, ces routes de montagne ressemblent à de longues traversées de tunnels : sinueuses en diable et parsemées de rencontres aussi surprenantes que ces nombreux chevreuils et renards mais aussi, hélas, de blocs de bétons ou autres vieilles brouettes placés en plein milieu de la route par des riverains excédés par nos pétarades au milieu de la nuit ! Pour corser le tout, un support de phares décide de nous abandonner nous privant de la sorte d’un précieux apport de lumière.

Il est cinq heures et Paris s’éveille – nous, …. on essaie de rester éveillé pour parcourir les célèbres petites routes de l’arrière pays de San Remo et enfiler au jour levant quelques étapes du Rallye de Monte Carlo. Mais, pas question de séances photos, l’issue de la troisième étape (longue de plus de 800 km) nous impose un timing tel qu’à l’instar de nombreux autres concurrents, nous sommes contraints de by- passer certains secteurs de régularité peu
pénalisants afin de ne pas être hors délais au contrôle d’étape. Cette stratégie, aidée par de nombreux abandons, nous fait remonter à la treizième place.

Le moral à bord reste au beau fixe et c’est de commun accord – et avec beaucoup de sagesse ( !) – que nous décidons d’écourter également la quatrième étape (250 km) pour rejoindre Albertville dans les délais et sans
encombres et inscrire finalement notre équipage à une très honorable douzième place du classement général.

Cette équipée n’aurait pu se vivre aussi pleinement sans l’aide précieuse de nos amis Francis Dizier et Jean-Pierre Hansoulle qui nous ont très efficacement soutenus tout au long de ce périple. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés. C’est ça aussi l’H.R.W.

En conclusion malgré la frustration d’avoir « sauté » certaines étapes, après 42 heures d’insomnies et un dîner de gala où chacun refît le rallye à sa façon, nous pouvons enfin goûter à un repos réparateur …. en pensant à d’autres défis !

Pierre RIGA

Un petit clin d’oeil à Pierre qui la semaine suivant le rallye a troqué la Porsche pour sa bicyclette et de remonter quelques cols .L’avis du cycliste n’est certes pas le même que le rallyman, seul le décor reste.

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