Panhard & Levassor : la Marque Doyenne a fêté ses 125 ans à Compiègne (FR)
2016-10-10 16:59:09
C’est en Forêt de Compiègne que la Fédération des Clubs Panhard & Levassor avait convié tous les amateurs de la Marque Doyenne pour la célébration des 125 ans.
C’est le 30 octobre 1891 que M. Verlinde habitant à Boulogne Billancourt prend possession de sa Panhard & Levassor, premier véhicule d’une série de cinq, soit un an après son prototype de 1890 repris sur la photo de famille ci-après (de gauche à droite : René Panhard, Mme Levassor, M. Émile Levassor et son contre-maître M. Mayade).
Ces voitures étaient propulsées par un moteur V2 conçu par Gottlieb Daimler dont la licence avait été acquise par l’épouse de M. Émile Levassor, Mme Vve Édouard Sarazin (son mari fut un fut grand ami de Daimler).
Notons au passage que pour la conception de ses moteurs, Daimler fit appel à Wilhelm Maybach, une autre figure de l’histoire de l’automobile.
Ses caractéristiques techniques :
Ces voitures étaient propulsées un moteur Daimler de deux cylindres en V très fermé de 817 cm³ type P2C délivrant une puissance de 1,75 ch à 750 rpm.
Le carburateur contenait une réserve de “gazoline” lui donnant une autonomie d’une heure et demie. Lorsqu’il était vide, le chauffeur le remplissait par une petite pompe qui puisait le carburant dans un réservoir de 6 litres.
L’allumage se faisait par un tube à incandescence en platine chauffé au rouge par les flammes de brûleurs.
Son refroidissement se faisait à l’eau.
Sa transmission s’effectuait par une boîte à trois vitesses (la première plafonnait à 5 km/h, la seconde à 10 km/h et la troisième à 16 km/h). Il y avait deux embrayages : un à levier pour le départ puis une pédale pour les changements de rapport pendant la marche.
La direction était assurée par un levier appelé joliment “queue de vache”…
Quant aux freins, ils étaient doubles : un actionné par une pédale qui avait plutôt une fonction de ralentisseur, l’autre par un levier pour les descentes et les « arrêts subits » (sic).
Au départ, ses roues en bois étaient cerclées de fer. Par après, des bandages en caoutchouc seront adoptés.
Mesurant un peu plus de 2,5 m de long et 1,5 m de large, son poids en ordre de marche était d’environ 650 kg.
Il est intéressant de noter qu’ Armand Peugeot acheta ses premiers moteurs à “gazoline” à Panhard & Levassor.
Un de ces tout premiers véhicules existe toujours et a roulé jusqu’en 1928, date à laquelle son propriétaire, l’ abbé Jules Gavois a pris sa retraite. Surnommée affectueusement “Antoinette”, elle est actuellement exposée au siège de l’Automobile Club d’Amiens.
Environ 135 Panhard de toutes époques étaient présentes à cette commémoration, ce qui faisait environ 200 personnes.
Parmi celles-ci, 23 venaient de l’étranger dont 6 de Belgique et une d’Irlande !
Notons aussi que 10 % dataient d’avant guerre.
Parmi elles signalons la présence de deux rares Dynamic dont une de 1937 en provenance des Pays-Bas.
Cette dernière est équipée d’une direction centrale : comme le chauffeur était assis au milieu, il dispose d’un troisième essuie-glace…
Voici la voiture de Robert Panhard, neveu de Jean Panhard, dernier PDG de la Société de Construction Mécanique Panhard & Levassor (SCMPL) : il s’agit d’une 6 CV M2F de 1897. Elle est propulsée par un moteur Phénix développé et construit en régie : d’une cylindrée de 1648 cm³, il comporte deux cylindres parallèles.
Ce modèle dispose d’un volant…
A part l’ancêtre cité ci-avant, toutes les voitures d’avant guerre présentes étaient équipées de moteurs quatre temps sans soupapes de licence américaine Knight , comme les Minerva belges.
De là les deux “S” entourant le sigle “PL”.
Ce moteur était caractérisé par une distribution que l’on peut qualifier de type ‘desmodromique’(1) : ses soupapes sont remplacées par deux fourreaux concentriques coulissant entre le piston et le cylindre, dévoilant tour à tour des fentes d’admission et d’échappement disposées sur le cylindre.
Ce système avait l’avantage de permettre des chambres de combustion totalement hémisphériques en revanche, le nombre de pièces en mouvement mangeait une partie de la puissance.
Ces moteurs étaient aussi assez gloutons en huile (1l /100 km voir photo !) mais ils possédaient une certaine ‘Laufkultur’ comme diraient nos amis Allemands…
Ce WE commémoratif s’est achevé à l’ancienne abbaye royale du Moncel près de Senlis.
Les modèles les plus représentatifs ont été disposés tout autour de la cour intérieure de l’abbaye, entourant ainsi l’ancêtre de 1897.
(1)Une commande desmodromique est un dispositif mécanique de commande des soupapes qui réalise la fermeture de celles-ci sans ressort de rappel. (Source Wikipédia)