Les folles courses autour de Montélimar.

Montélimar n’est pas la ville que du nougat, la « porte de Provence », entre Valence et Avignon, a aussi un bon pied dans la sauvage Drome provençale.
Un peu moins vallonné mais tout aussi tortueux que l’Ardèche voisine, ce terrain de jeu se prête à merveille au rallye. C’est l’ASA Montélimar qui organise ce rallye traditionnel et ce pour la vingt neuvième fois. S’y mêlent, sans complexes mais sans trop de problèmes, mais sans trop se fréquenter, les « modernes », VHC ( véhicules historiques de compétition) et VHRS ( véhicules historiques de régularité sportive), une centaine de voitures au total.

Nous avons engagé la Porsche Automag, un autre équipage belge BEYERS- BRAKOVIC jouant la « retrocup » a aussi fait le déplacement avec une bien connue Alfa Giulietta 1300. Le plateau est composé des spécialistes français des trois disciplines menant des voitures en général très bien affutées. Ces pilotes aux pieds lourds connaissent en plus, à force de les parcourir, les grandes spéciales du coin par cœur…

Une seule journée avec reconnaissances.

Le vendredi 12 juin est consacré aux reconnaissances, il faut bien toute la journée pour découvrir au moins en deux fois les trois spéciales qu’il faudra parcourir trois fois le samedi, soit neuf passages au total, une bonne centaine de kilomètres donc, de routes fermées et sécurisées. Comme au Dauphiné, les moyennes imposées sont rapides souvent supérieure à 80 kms/H, ce qui fait de ce type d’épreuve un « petit rallye de vitesse », ce dont personne ne se plaint !
Les voitures doivent évidemment être conformes au niveau sécurité mais ne doivent pas nécessairement être homologuées FFSA. Tout cela explique grandement le succès de cette formule VHRS donnant beaucoup de plaisir aux équipages sans leur imposer des règles tatillonnes sur les voitures.

Samedi 13 juin début en fanfare…un rallye intense.

La première spéciale MARSANNE débute par une route rapide toute en longues courbes à parcourir à 85 hm/h de moyenne en son début. On comprend vite qu’il faudra mettre « grand pied » pour passer. Ensuite c’est COMPS, plus étroite et couverte de grenailles, nous devons y concéder quelques secondes mais la bagarre ne fait que commencer… Nous sommes déçus de nos premiers résultats, classés à une modeste 18 ième place après ces premières spéciales… Devant nous, cela va très vite, les VHC et les modernes ouvrent la route, provoquant malheureusement quelques sorties de route, souvent très spectaculaires en bloquant le rallye.

Les anciens vainqueurs POUDREL- VAULARE pulvérisent leur M3 dans la très sinueuse spéciale du col du COLOMBIER qui doit être annulée. Le dernier passage dans la spéciale de COMPS devra aussi être neutralisé suite à une sortie de route d’une « moderne » retournée dans les arbres nécessitant une longue intervention des médecins et secouristes, sans trop de conséquences graves pour l’équipage, nous le souhaitons en tous cas...

Un temps scratch pour la Porsche Automag dans Marsanne.

Au deuxième passage dans MARSANNE, la très rapide spéciale, notre Porche réalise le meilleur temps scratch… devant l’Audi Quattro GUILLAUME-GAUMONT, un petit exploit dont nous en sommes assez fiers.
Ces meilleurs résultats nous permettent de remonter au classement, aidés en plus par la pluie de plus en plus forte qui tombe sur la région et convient bien à la Porsche nordique. Finalement, après une longue journée, ce n’est pas loin de minuit et sous les trombes d‘eau que le rallye se termine dans une ville de Montélimar complètement noyée.

C’est la Golf GTI, la nouvelle arme absolue du VHRS, de OLIVIER ET FAURE qui l’emporte en VHRS devançant de peu la Quattro de GUILLAUME-GAUMONT, redoutablement efficace et la 2002 affutée de MORENT – PEYRE. Remontés de quelques secondes dans la dernière spéciale par la grande sœur Porsche des amis REYNOUARD-PHILIBERT, nous nous classons finalement sixième au général VHRS …la Porsche n’a pas une gratte, elle a merveilleusement marché, sans aucune assistance extérieure, en autonomie totale, même pour les ravitaillements « éclairs » en essence aux pompes civiles souvent encombrées…

Un rallye VHRS dans l’esprit sportif, une formule à succès.

Malheureusement pour faire du monde les organisateurs sont obligés de mélanger toutes les catégories possibles de voitures. Il n’est pas évident de faire rouler dans les mêmes spéciales à la suite l’une de l’autre les anciennes et les modernes. Il n’y a cependant pas d’autres solutions car aucune des catégories ne réunit assez de voiture pour amortir les frais d’organisation d’une épreuve de plus de cent kilomètres sur routes fermées et sécurisées. Le rallye de l’Ecureuil, malgré les deux spéciales annulées pour cause d’accident, s’en est finalement bien sorti en mélangeant les genres.
Les prises de temps par Blunik ont été efficaces et nombreuses, les moyennes imposées suffisamment rapides pour que cette épreuve de régularité soit vraiment sportive. Le succès grandissant de la formule VHRS passe par toutes ces conditions, elles étaient bien réunies ici, souhaitons que cela continue dans un même état d’esprit, convivial et sportif, juste pour le plaisir et pour animer le petit brin de folie qui habite tous ces grands gamins aux volants de leurs drôles de machines !

Raymond Collignon.

http://www.asamontelimar.com/