Sans neige et… avec glace…

2011-02-25 01:51:57
Rallye neige et glace 2011
Plus de cent voitures à Malbuisson au départ du « neige et glace », on n’avait jamais vu cela ! Bien sûr le rallye a une excellente réputation au niveau de l’organisation de Patrick Zaniroli épaulé d’une solide équipe mais surtout grâce aux dernières éditions très neigeuses qui avaient ancré trop vite le rallye dans la catégorie des « hivernaux sportifs ».
Une impressionnante colonie belge constitue trente pour cents du plateau, les meilleurs sont là : REUTER – VANDEVORST, DEFLANDRE- GULLY, VANDEWAUWER- PAISSE, LAVAL-DOZO, MANDRON-MANSET, HORGNIE-BEYERS et tant d’autres tous excellents pilote « neige » épaulés des meilleurs équipiers du genre. La déception est évidemment grande en ce Dimanche 6 février.

Malbuisson est baigné de soleil même si son lac frime sous une bonne couche de glace. Les hôteliers tirent la tête : pas de neige, pas de skieurs… heureusement que le rallye et sa troupe de joyeux sportifs est là pour animer la station, cela ronronne, cela froufroute, cela patine à grands coups de démarrage en pneus cloutés mais le cœur n’y est pas, la « dame blanche » n’est pas là !

LE PROLOGUE DONNE L’ORDRE DE DEPART, SURPRISE, LA GLACE EST LA !
Depuis l’année passée, un court prologue sportif donne l’ordre de départ. Malgré la douceur relative, Zaniroli a trouvé une petite route forestière de 6 Kms complètement verglacée, à 50 de moyenne, cela devient vite une course « à la recherche du temps perdu » dont sort en tête un VANDEWAUVER des grands jours avec la 914/6 de Jojo PAISSE qui le navigue.
Ralentis par quelques obstacles imprévisibles allant de la sortie de route d’un concurrent à un ami italien à la dérive qu’il nous faut dépasser sur ce toboggan glacé, notre Porsche se contente d’une honorable 29 ième place. Cela compte pour des prunes mais la barre est posée très haut ! Le plus étonnant est une fois de plus Henri PESCAROLO qui, au volant d’une Cortina GT, se classe au meilleur niveau, il n’y a pas qu’en Matra 670 qu’Henri sait aller vite, même de nuit, même sur la glace, même dans les forets du Jura…

Lundi 7 février, une balade en forêt.
Partant dans l’ordre du classement du prologue, le rallye s’élance, Belges en tête aux dix premières places… Hélas l’impression première se confirme, les routes sont sèches sous ce beau soleil. Quelques fois à l’ombres des sapins, des grosses plaques givres et de glace assez piégeuse se présentent. En réalité, tout cela n’est pas bien dangereux ni excitant car les moyennes, prévues pour la neige, sont assez basses. Patrick ZANOROLI est très respectueux des riverains, certains villages se traversent à 30 Km/H de moyenne. Cela donne l’occasion aux spectateurs, planqués au soleil devant leurs maisons, de nous voir passer sans qu’on les dérange. Au contraire, il n’y a que sourires débonnaires pour nous voir passer, le rallye dans ces conditions sur routes ouvertes ne dérange pas.

Après 133 kms de cette jolie balade, nous arrivons à Damprichard. Tout le monde a l’air content mais la plupart, ayant rongé leurs freins, voudrait aller plus vite. Cela n‘empêche pas certaine sortie de route dont celle des SOREL dont la VOLVO porte quelques stigmates boueux à l’avant. Déjà les plus finaux, belges pour la plupart, ont pris les rênes du classement, Vandervorst, Gully, Lienne mènent la danse.La suite de la journée est du même acabit… sauf pour nous qui, handicapés par un appareil de mesure imprécis, nous payons un terrible ballon qui nous coûte plus de 840 points équivalant à 840 secondes de retard… autant dire que pour la suite des festivités, nous ne serons plus que spectateurs ! Lorsque la nuit tombe sur Malbuisson, l’Alfa de Deflandre mène devant celle de Dahm, la Porsche de Reuter leur léchant les échappements. 20 secondes séparent les trois premiers, la bagarre est rude, notre escapade nous positionne en 57 ième position… on a déjà fait mieux ! Jean- Claude MATHOUL et son baron Van EYLL d’équipier ont cassé le pont arrière de leur ESCORT, ils abandonnent. D’autres font pas mal de mécanique pour repartir, même pénalisés, car le règlement le permet.

Mardi 8/02/2011 bis repetita…
Deflandre, Dahm, Reuter s’élancent en tête dans l’ordre du classement. Un sacré soleil bombarde Malbuisson mal réveillée après une nuit glaciale. On part plus la Franche Comté où vivent encore parai-il quelques ours. Nous n’en verrons pas sinon un grand escogriffe à l’aspect particulièrement humain sous son déguisement. Filant vers Apremont trois cents kilomètres de très belles routes majoritairement forestières nous attendent.

Les plus longues RT dépassent les trente kilomètres, les équipiers souffrent plus que les pilotes. Il y a plusieurs changements de moyenne, la navigation n’est pas si facile. Même s’il n’y a aucun piège d’aucun se perdent, la moindre inattention se paie cash… ! A la fin de la journée, le classement n’a guère changé, Deflandre, Reuter, Dahm se bagarrent à quelques secondes l’un de l’autre.
Les plus étonnants sont certainement CHAVAN-LAMBERT qui mènent leur "grosse" Mercedes 250 SE avec brio dans le top cinq. Charles reste un grand pilote et Joseph un excellent équipier, la notions « d’équipage »prend ici son sens le plus noble, sans oublier cependant que ce type de voiture au look assez balourd, a toujours été une excellente voiture de rallye et de circuit. ( Victoires à Francorchamps et au Monté Carlo entre autres)
Mercredi 09/02/2011 La cerise sur le gâteau, de la glace dans la dernière spéciale.
L’étape ne fait que 220 kms. L’ordre de départ est le classement de la veille, nous partons vingt septième… . Parmi les « vedettes » Marcel Laval- Francis Dozo sont aussi un peu à la traîne, l’Ascona glisse toujours avec autant de plaisir mais quelques erreurs tempèrent son enthousiasme.

Henri Pescarolo, appelé par une conférence de presse de présentation des 24 heures du Mans a cédé son volant. L’itinéraire cette fois tourne autour de Malbuisson. Le découpage est un peu plus nerveux. René DAHM et Patrick LIENNE, bloqués par un camion de pompiers ont la chance de ne pas se faire pénaliser car les prise de temps « Tripy » par satellite n’étaient pas juste après l’obstacle ! Il faut aussi un peu de chance pour réussir dans ces épreuves sur routes ouvertes.
Comme annoncé, c’est la dernière RT qui donne le plus de plaisir aux pilotes. On refait le prologue…à l’envers. Le toboggan verglacé du premier soir devient un raidillon vicieux ! Un virage fait à lui seul le spectacle. Un « gauche qui se referme » très verglacé met en perdition une petite trentaine de voitures dont la nôtre ! Notre ami Eddy Coppée, à l’affut des meilleures images, était justement là pour immortaliser ces glissades et escapades dans le fossé. Dans notre cas, nous repartons sans problèmes mais d’autres y resteront tel Michel Closjans qui devra abandonner en ayant endommagé une roue arrière de sa BM sur une souche mal placée quelques enfilades plus tôt. « VANDE » y laisse des morceaux d’échappement, Reuter « touchotte », Laval frise l’apoplexie, enfin du sport à moins d’un kilomètre de la fin du rallye !
DEFLANDRE, REUTER, DAHM un beau Tiercé !

Neuf équipages belges dans les dix premiers ! On ne pourra donc pas dire que les pilotes nordiques se sont imposés grâce à la neige… Cette fois ce sont les équipiers qui ont fait la différence, bravo aux GULLY, VANDEVORST, LIENNE, PIROTTE, LYS, LAMBERT etc… ils ont été les vrais héros de cette épreuve. Un équipage hollandais mixte MELS-MELS terminent premier hors Belges à la neuvième place.
Les premier Français sont nos amis GABRIELLE sur une mini justement récompensés d’une coupe spéciale à l’arrivée. Patrick Zaniroli et son équipe ont organisé là une très belle épreuve qui mérite indéniablement sa réputation sportive. Dommage que le neige n’en fût pas car, sans la belle dame blanche, le "neige et glace" y perd indéniablement une partie de son âme !...
Raymond Collignon.
Classement :
– 1) DEFLANDRE-GULLY ALFA.
– 2) REUTER – VANDEVORST PORSCHE.
– 3) DAHM- LIENNE ALFA.
Premier team : ECURIE ARDENNES, bon, sang ne peut mentir !