Test Fiesta Sprint Cup Benelux
2023-12-15 12:05:43
Fiesta Sprint Cup 2024
La Fiesta Sprint Cup remet officiellement le couvert en 2024 pour une 7ème édition !
A cette occasion, l’organisation Oeste Kart offrait la possibilité de prendre le volant des petites Ford préparées au Circuit Jules Tacheny de Mettet ce samedi 2 décembre 2023.
Si cette formule est populaire chez nos voisins Hollandais, elle est bien moins connue sur le territoire wallon. C’est dans l’optique de séduire de potentiels concurrents francophones que cette journée de roulage a été mise sur pieds et ce, pour un montant attractif de 250 € l’heure (pour donner un ordre d’idée, les tarifs de location en track day s’élèvent à 300 €/h en moyenne pour une C1 Cup bien moins performante, et comptez 600 €/h pour une Fun Cup).
Après m’être inscrit via mail et avoir décompté les dodos avec impatience, me voilà enfin de bon matin sur la route en direction du circuit de Mettet. Arrivé sur le site, je me rends à la tonnelle de Oeste Kart pour remplir les formalités, les 3 cylindres des Fiesta tournent déjà, tentant péniblement de monter en température par ces -3 degrés.
Je rencontre par la même occasion Monsieur Koen Wijckmans. Ce néerlandophone souriant bien connu du monde automobile s’occupe désormais de la Ford Fiesta Cup via VRM, l’organisateur du championnat.
Les jeunes loups et pilotes essayeurs du jour sont également présents, pour la plupart issus du karting et à la recherche d’une formule intéressante comme transition vers l’automobile.
Vingt-quatre pilotes répondent présent pour se partager le volant des quatre Fiesta mises à disposition, l’équilibre linguistique est parfaitement atteint avec une répartition à 50/50 pour le plus grand bonheur de M.Wijckmans.
Ce dernier nous indique qu’une cinquantaine de demande lui ont été envoyées par mail et nous figurons parmi les heureux élus. Pour des raisons évidentes d’organisation, toutes les demandes n’ont pu être acceptées. En effet, les quatre Fiesta partagent déjà la piste avec les autres participants de ce track day initié par Speed4fun.
Les fesses dans le baquet.
Dix heures, c’est le moment pour moi de me glisser dans le baquet de droite, je pars pour quelques tours aux côtés de Monsieur DE BACKER, père du vainqueur du championnat en 2022 et 2023 !
Cette poignée de minutes en passager permettent de cerner les conditions de la piste, du niveau de trafic et le comportement de la citadine « coursifiée ». Les mécaniciens ont préalablement changés les Hankook slick par des gommes dessinées et à la température de fonctionnement optimale plus faible.
Les premiers tours en passager accomplis, ceux-ci donnent une première bonne impression quant au comportement du châssis malgré les conditions glaciales, il est alors temps pour le paternel du champion de me laisser le volant !
Passage au stand pour que l’on m’harnache derrière le volant, chouchouté/assisté comme les grands pilotes. Entouré de l’imposant arceau soudé, me voilà face aux compteurs analogiques et au tableau de bord d’origine, seuls éléments intérieurs persistants de la version civilisée du véhicule avec le pommeau de vitesses.
Je m’engage sur la piste, impatient de découvrir les sensations déjà de très bonne augure en passager.
Le ronronnement du petit 1.000 cc turbocompressé est bien présent et raisonne dans l’habitacle exempt de toute fioriture, il faut dire que l’admission K&N ainsi que la ligne d’échappement libérée doivent aider. La réponse au gaz est agréablement vive et le couple présent à bas régime.
La puissance de notre trois cylindres est portée aux alentours des 150 ch contre 140 à l’origine. Ce gains est obtenu grâce à une gestion électronique sur mesure et revue par la société Race Winning Brands en partenariat avec l’équipementier Wiseco. La poussée n’est pas transcendante mais suffisante pour prendre du plaisir sur ce petit tracé technique long de 2.280 mètres.
Dès les premiers virages, la direction guidée par rotules « Uniball » se montre extrêmement directe et précise, la remontée d’information et le feeling sont prometteurs.
Les tours s’accumulent, le rythme et la confiance augmentent, on se sent très rapidement à l’aise au volant de cette petite traction.
Le gros freinage dégressif en bout de ligne droite est attaqué aux alentours des 150-155 km/h, la course de la pédale est étonnamment longue mais une fois le mordant trouvé, le ressenti est communicatif, attention toutefois à ne pas provoquer l’ABS sur cette piste fraiche, précisons que les disques ventilés d’origine sont pincés par d’efficaces plaquettes Pagid.
Le train avant répond au doigt et à l’œil sans rechigner tandis que les roues arrières se montrent mobiles au freinage avec un comportement sain et prévenant.
Aux commandes, l’ensemble est plaisant. Toutefois, si on veut se montrer pointilleux, on peut souligner que la commande de la boîte manuelle à six vitesses pourrait bénéficier d’un guidage légèrement plus rigoureux et ferme, ainsi que de rapports mieux étagés… mais cela impacterait directement le budget de préparation, jusqu’à présent contenu de cette version Cup.
Au fil des tours, on ne cesse d’être surpris par les qualités de ce châssis au comportement joueur et pédagogique. Il faut dire que « le kit de course » apporte les modifications nécessaires tel(s) que des triangles avants renforcés et modifiés pour obtenir un carrossage plus important, des suspensions réglables en hauteur et dotés d’une molette de réglage influençant la compression et le rebond, le trains arrière rigidifié… de quoi rendre l’ensemble incisif !
Le train avant peut être réglé en carrossage, pince et chasse, de quoi adapter le comportement aux goûts du pilote. Dans ce championnat monotype, ces paramètres permettront aux pilotes qui ont le nez fin de faire la différence et sortir du lot. On le sait, en Fiesta Sprint Cup le niveau est élevé et la bagarre est rude, alors chaque détail à son importance.
Workshop
Après avoir pris son pied au volant durant plus ou moins une heure, à peine sorti de la voiture, Koen vient aux nouvelles. Le sourire jusqu’aux oreilles, nous lui annonçons être conquis et nous sommes pressés d’en savoir plus sur le championnat.
Nous montons donc dans la salle afin d’assister à sa présentation, nous y abordons tout l’aspect partenariat, sponsoring, les démarches à entreprendre pour s’engager, le règlement ainsi que le calendrier, les tarifs et les différentes formules possibles.
La formule la plus simple est baptisée « Rent & Drive » : tout y est compris, le pilote n’a qu’à s’installer dans son baquet et se focaliser sur son week end de course… il s’agit évidemment de la formule la plus coûteuse.
Une alternative possible consiste à acheter la voiture et faire appel à un service technique pour s’occuper de l’assistance, ce qui permet donc de jouir de sa Fiesta en dehors du championnat, pour des journées track day par exemple.
Enfin, il est également envisageable d’acheter la voiture soi-même et d’assumer l’entièreté des tâches pour réduire les coûts au maximum tout en respectant le règlement technique.
La présentation clôturée, il est temps de digérer ces informations et de se remettre de nos émotions. Une chose est sûre, nous sommes conquis par le championnat que propose V-MAX RACING MANAGEMENT et cette journée « opération séduction » est un succès. On ne demande qu’à remettre le couvert, mais pour cela, il faudra trouver des financements afin d’aligner une Fiesta sur la grille de départ.
En conclusion
Nous sortons de ce test avec un grand sourire et de super sensations, cette formule gagne à rencontrer le succès auprès de nos rookies francophones, elle a d’ailleurs déjà révélé des talents (passés depuis en catégorie supérieure).
Nous ne doutons pas de l’engouement croissant pour la Fiesta Sprint Cup et souhaitons longue vie à ce championnat plein de spectacle, et ce malgré l’annonce récente de la fin de production du modèle populaire par le géant américain à l’ovale bleu…
Si vous souhaitez prendre le volant d’une de ces voitures de course à moindre frais, une nouvelle journée de test est prévue au circuit de Zandvoort le 12/04/2024.
Ne trainez pas, l’évènement est prisé et les places risquent de s’arracher rapidement…
Texte : Louis Schouters Meunier
Photos : Rémi Hogge