Guillaume De Ridder : quitte ou double ?

Dimitri Haulet, Philippe Haulet    2019-01-22 16:34:54   

L’année 2018 a été exceptionnelle pour moi, je ne pouvais rêver mieux, à part le titre de champion du monde en RX2. Première victoire en international, première victoire en championnat du monde, premier titre international en voiture depuis que je roule, c’est un bilan au-delà de nos attentes.




RX2.

Trois abandons sur problèmes techniques en demi-finales sur 7 courses est un gros handicap et terminer 2ième est un très bon résultat.

Deux abandons pour les deux premières courses et je faisais une croix sur le titre.

Ce qui me rassure aussi est le fait que nous avons été bons pendant toute la saison sur tous les circuits. Certains pilotes connaissent des hauts et des bas.

A chaque fois que j’ai pris la piste, j’étais parmi les plus rapides, avec souvent une très bonne stratégie et ma progression a été constante.

Si le résultat est important, le niveau de performances l’est tout autant pour moi. Pour les deux dernières courses, j’étais dominateur.


Mon coéquipier a plus d’expérience que moi et je suis satisfait de mes résultats face à lui. J’ai appris beaucoup à ses côtés.

Nous sommes complémentaires, lui meilleur sur terre et moi sur asphalte, c’est ce qui nous a permis de progresser tous les deux.

Championnat nordique.

Première course et victoire, deuxième et troisième, pareilles. Donc on continue et je gagne le titre.

Sur les terres des Nordiques, en découvrant tous les circuits, c’est pour moi un motif de satisfaction et de fierté. Le niveau est équivalent au RX2.

Pour moi, ce championnat représente un championnat du monde bis ou européen puisque les Américains sont absents.

Le fait que je gagne les trois premières courses peut laisser croire que c’est facile. Ce n’est pas le cas et il reste une excellente expérience pour moi.

Circuits.

Les circuits nordiques sont exceptionnels complets, techniques par leur dénivelé, jumps, sections terre. La difficulté les rend agréables. J’aime aussi les circuits modernes selon la philosophie qui guide leur création.


Par exemple, Silverstone offre une infrastructure qui intègre plus que la compétition, les paddocks. Elle attire un public plus large, familial qui fera autre chose que de rester assis dans la tribune toute la journée en participant à des concerts, en profitant des food-trucks qui offrent des restaurations diverses, en découvrant les constructeurs avec des test-drives des véhicules de série et la présentation E-Racing.

Par contre, le circuit RX est trop court, trop lent. En RX2, tous les virages se prennent en première ou en deuxième vitesse. Il est à améliorer.

Pour Spa, je pense que les organisateurs sont allés sur plusieurs circuits pour obtenir le maximum de bons renseignements. Utiliser le dénivelé, emprunter le Raidillon,

Souvenirs, meilleur et pire.

Plusieurs bons moments car plusieurs ‘premières’ en 2018.

La première victoire internationale en championnat nordique pour la première course de l’année.

La première victoire en RX2 pour la troisième course que je suis allé chercher en partant 3ième de la finale, après avoir dû convaincre la direction de course de leur erreur pour une pénalité. J’ai battu mon coéquipier à la sortie du joker-lap alors qu’il avait dominé tout le week-end.

Je connais ma plus grosse déception à Silverstone où je suis très bon dès le début, en progression constante. Je mène la demi-finale avec une avance confortable et le moteur s’arrête à deux tours de la fin.

Je regarde passer mes adversaires. C’est vraiment la plus grosse déception car après l’abandon à Mettet sur bris de direction, je suis conscient qu’il faut marquer des points au plus vite et je me retrouve avec deux abandons pour deux courses.

Déception aussi à Lohéac, où je domine tout le week-end et où personne n’égale nos chronos. Je suis sûr de ma victoire si je pars en tête. Malheureusement, la distraction de mon spotter m’en prive.

L’avenir en 2019 ?

C’est très compliqué. Pour l’instant, je n’ai rien. Dommage la perte de la manche RX à Mettet car elle était un bon moteur pour Zelos et pour moi.

Néanmoins, nous pouvons toujours compter sur une manche belge en World RX qui se déroulera à Spa.

Il est temps pour moi de monter en SuperCar, je me sens prêt ! En plus, j’ai tout à perdre à rester en RX2.

Si je gagne, c’est normal. Si je perds, c’est une mauvaise saison et le risque est grand pour mon image sportive. Donc, c’est le plan Z.

Il faut rester présent jusqu’en 2021, au retour des constructeurs. Ne pas louper une année est primordial. L’effort, le coup de rein, c’est maintenant. Avec une bonne voiture, je crois en mes chances pour le WorldRX.

Tout le monde voit d’un mauvais œil, le départ actuel des constructeurs.

Personnellement, je ne peux rêver mieux à court terme. Une voiture privée peut jouer la victoire, ce qui m’incite encore plus à franchir le pas maintenant. A moi de trouver le budget et une bonne voiture.


Cette année 2019 est critique car les constructeurs préparent activement le passage à l’électrique et choisiront leurs pilotes en fonction des résultats.

Provisoirement, les grands noms sont ailleurs. Les organisateurs peuvent en souffrir mais c’est un nouveau départ pour le RX, un retour aux sources.

Ce passage à l’électrique est obligatoire pour la discipline car c’est ce qui attire les constructeurs et qui permettra de faire grandir le sport.

Même si les spectateurs sont réticents, ce changement influencera peu le RX : pas de problème de gestion d’énergie ou de changement de batteries, un gain de puissance,… le spectacle sera toujours assuré !

Je suis le premier passionné par les moteurs thermiques mais Il n’y a rien à faire. Il faut vivre avec son temps et c’est la discipline la mieux adaptée aux technologies électriques.

Guillaume De Ridder.

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