Les Rondes de Rasteau, le Monte Carlo avant l’heure !

Raymond Collignon    2005-12-17 16:59:59   

Les Rondes de Rasteau, 26 & 27 novembre 2005.


Monte-Carlo avant l’heure !

Samedi 26/11/2OO5

La brume glaciale plane sur le Rhône, le Mont Ventoux joue au vieux mont avec sa calotte blanche, les belles Provençales déambulent dans leurs doudounes en grelottant... aucun Mistral, pas le moindre vent, est-ce le calme avant la tempête, la Provence va-t-elle se fâcher ?

C’est Novembre aussi ici, Vaison la Romaine envoie la dernière chaleur de ses pierres dans l’air et puis, il y a ces grondements, ces mugissements étranges, ces pétarades aux odeurs d’essence...

Sous les remparts, pas loin des ruines Romaines, les Alfa, Lancia, Fiat, Maserati, méridionales en leurs pénates, chauffent les moteurs, elles n’acceptent pas volontiers que les BM, Ford, Triumph, Renault, Alpines, Datsun, Volvo et autres viennent jouer dans leur cour.
Pourtant elles sont plus de quatre-vingts voitures à s’aligner là, prêtes à en découdre pour les « Rondes de Rasteau ».

Le clan des « Belges » s’est aussi déplacé trois voitures en plus de notre 2OO2 TI, Dupont- Chalsèche (Spit),Grogna- Moriau (Volvo), Leroux-Henen (BM)...

Les Belges au départ.

Au niveau navigation, le rallye est facile, c’est tout du fléché métré, mais il y a pas mal d’étape de régularités à 49,9 de moyenne, toutes en montagnes, sur les traces pratiquement du Monte Carlo.

Les cols sont enneigés !

Et si Rasteau snobait Monaco, si lui aussi commandait la neige pour transformer ce jeu tout simple en une belle aventure ?
En tous cas le bruit court « les cols sont enneigés » « il faut des clous ! ».

C’est un peu la panique, chacun s’équipe comme il peut, l’un en montant des neige à l’arrière, l’autre en tendant des chaînes un peu rouillées sur des vieilles carcasses, les privilégiés en sortant de la camionnette d’assistance les « Akapelita » cloutés ou des Gislaved aux dessins agressifs.

La BM AUTOMAG au contrôle technique.

Nous, en tous cas, on n’a pas le choix la 2OO2 TI d’Adrien est équipée de Vredestein quatre saisons, on roulera comme cela et on verra, si on ne passe pas, on ne sera pas les seuls !

Et c’est parti, il fait beau, rien n’indique de difficultés à venir. Au Contraire, les routes sont belles, sentent le côte du Rhône à plein nez, d’ailleurs le premier contrôle se fait à la cave de Rasteau... première bouteille de vin offerte, premier sourire, première ivresse !

Puis la route continue, un peu plus étroite, un peu plus glissante jusqu’au CH 3 à la cave de st Pantaléon les vignes, à nouveau une bouteille de vin, à nouveau un sourire... quelle belle balade et nos femmes qui croient qu’on fait un rallye sportif !

Il est à peine midi, nous arrêtons déjà au château de St Pantaléon pour un repas « complet », entrée, plat, fromage dessert, c’est la ligne qui va en prendre un coup mon bon monsieur ! Et pourtant, dans cette belle ambiance Jacques Gauthier, l’organisateur a l’air inquiet « on ne passera pas au col des Roustans, le col de Pomerol est bloqué, il y a des éboulements... »

Dans le parc du château les assistances s’affairent, on monte, on démonte les pneus. Finalement , Jacques et son équipe lâchent tout le monde à 5O de moyenne, le seul critère étant « si la voiture zéro ne passe pas, on arrête le rallye ! ».

Maintenant, nous sommes dans le vrai « Monte », cela commence à fleurer bon Comps, Bourdeaux, Dieulefit et puis, les premières neiges, les plaques de glace à l’ombre, les premières sorties de route...

On monte les clous sur la SAAB, la neige est proche.

Ce qui est vicieux c’est que la neige et le glace ne sont pas partout, il faut les deviner à l’ombre, dans les creux, sur les petits ponts de pierre, en plus, il faut jouer avec les riverains, pas toujours contents, car nous sommes sur routes ouvertes !

La BMW 2002TI d’Automag fait le ménage !

On enfile les cols, la Chaudière qui porte très mal son nom, Saint Nazaire le Désert (quel désert !) puis les col des Roustans et autres, ils sont tous à plus de mille mètres et ont souvent servi de décors aux étapes mythiques des rallyes à l’ancienne qui ont écumé la région.

Jusque là, la BM s’est bien comportée, elle patine bien un peu, se met de travers mais passe partout. Il faut dire qu’on lui a bourré le coffre avec deux sacs de ciments achetés à la hâte mais qui valent tous les auto-bloquants du monde !

La nuit tombe lorsque nous entamons la dernière étape spéciale, les gorges de Pomerol puis, au dessus, le col sont très glissants, mais on tient la moyenne.
La descente vers Rosans, c’est autre chose... pleine neige, pleine glace, plein virages !

Départ à ROSANS : la neige est toujours là, ambiance rallye.

Nous rattrapons quelques voitures un peu paumées dans cet univers si loin d’elles. Certaines sont vraiment à l’arrêt, d’autres font ce qu’elles peuvent avec leurs pneus d’été. Une Maserati bi Turbo avec son gabarit de belle opulente est vraiment très difficile à dépasser... enfin on y arrive, une fois à gauche (rocher), une fois à droite (trou !).

Arrivés en bas, Adrien hurle « on est juste ! »...nous sommes passés à zéro, cette BM, à la sinistre réputation sur neige, est vraiment incroyable... « On a fait le ménage ! »

Effectivement, peu de voiture sont aussi bien passées, les commentaires vont bon train au bistrot d’arrivée. Il faut dire qu’il reste l’étape de nuit...

Dans le froid du bistrot, les organisateurs sortent le premier classement.

Finalement, l’organisateur, très sagement décide de ne pas la faire...
Il y a eu plusieurs sorties de route et, si de jour il est facile de retrouver les voitures dans les trous, de nuit et par -IO° bien tapés, c’est bien plus compliqué.
« On n’est pas là pour mourir de froid dans un trou ! »

L’organisateur, Jacques GAUTHIER, vient de prendre sa décision : on écourte la nuit !

La décision était bonne et tout le monde s’incline, les fous comme nous qui voulaient rouler vont boire un coup de rouge, les autres, rassurés, ne s’en privent pas non plus, c’est ça la solidarité !

Dimanche 27/11/2OO5 :

Il faut gratter les pare-brises, la nuit a vraiment été glaciale.

Petit matin glacial, il faut gratter...

Le classement est affiché au bistrot, à notre grand étonnement nous sommes troisième au général, les autres Belges sont aussi bien classés, les « nordiques » ont roulé fort même si c’est la terrible Escort RS des Espagnols Garcia qui mènent la danse.

Cette voiture, très belle et très puissante est bien connue en Belgique puisqu’elle vient de faire le show aux « boucles de Francorchamps ».

ESCORT Espagnole de GARCIA LOPES, vainqueurs. Une véritable bombe !

On prend un petit café serré et c’est reparti.

Il y a encore de la neige...

Là, on est carrément en entraînement du Monte-Carlo puisqu’on fait une étape programmée pour cette année... Laborel, col Saint Jean, ça glisse, ça monte, les sorties d’épingles sont très laborieuses mais... les sacs de ciment font leur travail et on finit par avancer, même si c’est à IO à l’heure !

On se rattrape ailleurs et on limite les dégâts puisqu’on ne prend pratiquement pas de pénalités.

On attaque la montagne, là-haut c’est pleine neige.

L’arrivée à Laborel est la même que celle... du Monte-Carlo moderne de cette année !
On ne peut pas dire que le « grand Monte » ne nous suit pas partout !

En revenant vers Vaison, les routes se dégagent, plus provençales, plus souriantes, elles reprennent l ’« assent ».

Il faut cependant faire attention car on n’est pas encore arrivés. La dernière spéciale est la course de côte de Propiac bien connue dans le coin.

3,5 kms de virages, un mélange de sol sec, enneigé et verglacé. Malgré le patinage, la puissance de la BM nous aide bien puisqu’on passe même quelques secondes en avance au dessus.
« Attention, l’avance pénalise ! » trop tard Adrien, la Bavaroise est arrivée au dessus plus vite que prévu, indomptable !

Un très beau rallye bon, entraînement pour le Monte.

Les Garcia, Aghen, Ferry, Fiorito et autres vedettes du Monte-Carlo , n’étaient pas là par hasard.

Une 500 super boostée pour les Monégasques FERRY FERRY.

Les Rondes Rasteau, ce n’est pas de la sinécure, surtout quand les conditions climatiques s’y mettent, cela devient alors une belle épreuve sportive, digne des plus grandes.

Il faut dire que le terrain de jeu est superbe, encore faut-il tracer un tel itinéraire et oser aller jusqu’au bout de sa folie en invitant la neige pour que la fête soit pleinement réussie.

Avec les moyens du bord et un merveilleux enthousiasme, Jacques Gauthier et son virus team organisent en tous cas là un vrai rallye comme beaucoup les aiment (8O voitures au départ, ce n’est pas un hasard !).

Nous regrettons qu’ils aient du l’écourter mais le risque était vraiment grand de continuer un « canonball » de nuit sur ces petites routes enneigées et glacées, leur décision a été sage et ainsi, tout le monde est rentré sain et sauf à Vaison.

Adrien Felot - Raymond Collignon.
Heureux, vous avez dit heureux ? L’équipage AUTOMAG sur le podium.

L’équipage Automag est évidemment fier de sa deuxième place au général arrachée par la BM à grands coups de gaz et de volant avec un plaisir évident.

A la remise des prix, tout le monde a le sourire, tous ces grands enfants sont heureux, il ne faut surtout pas leur casser leur jouet, qu’on garde Rasteau comme il est avec ses petits défauts et ses grandes qualités.

La BM AUTOMAG deuxième au général, la SPIT sixième.

On se met même à rêver d’un Monte-Carlo un peu inspiré de celui-ci, avec des étapes de classement majoritairement secrètes, des arrivées et des prises de temps totalement cachées du regard des ouvreurs, sans Gsm, sans électronique embarquée dans les voitures, utopique, utopique, direz vous et pourtant pourquoi pas, j’en rêve encore !

Classement des Belges :

- Collignon-Felot : BMW 2OO2 TI deuxième au général
- Dupont-Chalsèche : Triumph Spitfire sixième.
- Grogna-Moriau :Volvo Amazon quinzième
- Leroux- Henen : BMW 2OO2TII dix-huitième.

Voir classement final en annexe, rien que du beau monde...

Raymond Collignon.


Pour tout renseignement :
- VIRUS AUTO, Route de Villedieu, 84110 ROAIX
- Jacques GAUTHIER, tel :04.90.46.12.12
- e-mail : gauthier.jacques@voila.fr
- Website : http://virus.auto.free.fr

Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2005 à 10:21, par jml En réponse à : > Les Rondes de Rasteau, le Monte Carlo avant l’heure !

    merci Raymond pour ce merveilleux réçit , a le lire on se retrouve immédiatement plongé dans la descente de Rosans un vrai moment de pilotage bon vent pour le monté jean marc

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