Renault, plus de 115 ans de passion sportive (Partie I)

Benoît Piette    2016-06-02 10:32:19   

Après de nombreuses courses comme Paris - Trouville, Paris - Ostende, Paris- Rambouillet où la marque au Losange fait mieux que se défendre, sa première victoire majeure arrive en 1902, avec le triomphe de Marcel Renault sur le Paris-Vienne.

Renault type K - 1902

Trois légères {{}} et quatre voiturettes sont engagées par la marque face à de puissants adversaires, dont la Mercedes Benz du Comte Eliot Zborowski et la Panhard & Levassor 60 CV d’Henry Farman.

L’itinéraire emprunte des voies escarpées et sinueuses ainsi qu’un dangereux passage alpin.
Le succès de Marcel Renault et de René Vauthier, son mécanicien embarqué, à une vitesse moyenne de 62,5 km/h marque la naissance d’un compétiteur dans toutes les disciplines du sport automobile.

Renault Type AK - 1906

En 1906, Renault s’inscrit au tout premier Grand Prix de l’histoire, organisé sur les routes des alentours du Mans.

Avec la Type AK, dotée d’un châssis léger et d’un moteur quatre cylindres de 12,9 litres, le Hongrois Ferenc Szisz s’impose au terme de plus de 12 heures de course, dans une chaleur étouffante et sur une piste ayant presque fondu.

Cette victoire contribuera à augmenter les ventes de la marque française pendant plusieurs années.

1. Les années folles et la conquête de records

Dans les années 20 et 30, Renault se concentre sur les records de vitesse et développe la spectaculaire Renault 40CV Type NM des Records en 1926.

Renault 40 CV des records - 1926
Festival de Goodwood 2015

Équipée d’un moteur 9,0 litres, d’une seule place, d’une carrosserie coupé aérodynamique et de roues apparentes, elle boucle 24 heures à la moyenne de 173 km/h

Un chiffre impressionnant pour un véhicule issu de la production d’alors.

La Nervasport

Dans les années 1930, Renault produit la gamme Nerva tout en poursuivant sa quête de records sur les routes d’Europe et d’Afrique.
Avec ses courbes inspirées de l’aviation et son 8 cylindres en ligne, la Nervasport manque pour deux dixièmes de seconde la victoire au Rallye Monte-Carlo 1932.

Renault NERVASPORT - 1935
Rallye de Monte-Carlo

Elle s’impose néanmoins au Rallye Monte-Carlo et à Liège-Rome-Liège en 1935 avant de finir deuxième – derrière Bugatti – du Rallye du Maroc 1935.

Sur l’anneau de Montlhéry, la voiture se montre encore plus efficace.
En avril 1934, une Nervasport spécialement préparée pour l’occasion s’offre plusieurs records d’endurance dans toutes les catégories.

Renault NERVASPORT des records - 1934
A l’Autodrome de Linas-Montlhéry

Elle parcourt plus de 8 000 km en 48 heures, à une moyenne de plus de 160 km/h et une vitesse de pointe dépassant les 200 km/h .

Renault NERVASPORT Monoplace - 8 Cylindres - 1934
Record des 48 heures à Montlhéry

Sa carrosserie dynamique influencera le dessin des futures Renault.

L’Etoile Filante des années 1950

Dans les années 50, Renault retrouve son esprit pionnier en visant de nouveaux records.
Conçue après deux années d’essais en soufflerie, l’Étoile Filante pose ses roues sur les lacs salés de Bonneville (Utah, États-Unis) en septembre 1956.

Renaul Étoile Filante - 1956

Paré d’une superbe livrée bleue frappée d’une étoile filante, ce véhicule hors norme dispose d’un châssis tubulaire et deux grandes dérives proches de celles d’un avion.
Sous l’habillage de polyester se cache une turbine développant 270 ch à 28.000 rpm et une transmission Transfluide (comme la Renault Frégate).

Clin d’oeil à l’aéronautique, l’ensemble est alimenté au kérosène et exempt de vibrations grâce à la rotation de la turbine. Dès ses premiers tours de roue, son concepteur Jean Hébert établit un nouveau record de vitesse à 308,85 km/h.
Un exploit toujours d’actualité !

Dans la foulée, Renault triomphe en rallye. La Marque au Losange engage la Dauphine à moteur arrière sur de nombreuses épreuves.

Renault DAUPHINE 1093

Elle monopolise les quatre premières places des Mille Miglia et remporte le Tour de Corse 1956 avant de s’imposer sur le légendaire Rallye Monte-Carlo deux ans plus tard.

2. De Gordini à Renault Sport

Créateur des voitures de course éponymes, Amédée Gordini développe une version radicale de la Dauphine à la fin des années 50. L’association Renault-Gordini se révèle fructueuse et mène à la création des légendaires R8, R12 et R17 Gordini.

Renault 8 Gordini - 1967
Rallye des Mille Lacs

La R8 Gordini brille notamment en rallye, en course de côte et sur les circuits. En 1966, son immense popularité conduit la marque à lancer la Coupe Renault 8 Gordini, pionnière des formules de promotion.

En 1971, le moteur de la Renault 12 Gordini est utilisé dans les monoplaces du premier Championnat de France de Formule Renault. De nombreux champions en herbe y effectueront leur formation, à l’image de Jacques Laffite, Jean Ragnotti, Alain Prost, Sebastian Vettel, Kimi Räikkönen et Lewis Hamilton .

Rapidement, les bâtiments de Gordini au Boulevard Victor à Paris s’avèrent exigus pour les ambitions sportives de Renault.
Le site retenu pour les nouvelles installations se situe à Viry-Châtillon . L’usine est inaugurée en 1969 et devient le tremplin des succès futurs.

Renault se concentre dans un premier temps sur un moteur V6 2,0 litres, officiellement dévoilé en janvier 1973.
Le bloc se révèle vite compétitif dans le Championnat d’Europe des Voitures de Sport 2,0 litres.
Renault rejoint ensuite le Championnat du Monde FIA des Voitures de Sport et une version turbocompressée du moteur voit le jour.

Formule Renault - 1974

Renault Sport est fondé en 1976 et un programme en monoplace est lancé parallèlement cette même année. Sa première étape : le Championnat d’Europe de Formule 2 avec le V6.

3. Victoire au Mans et débuts en F1

Les Renault à moteur turbo se montrent rapides en Championnat du Monde FIA des Voitures de Sport, avec de belles séries de pôles positions et de meilleurs tours en course.
Tous les ingrédients sont réunis en 1978 lorsque Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud remportent une victoire historique aux 24 Heures du Mans, tandis qu’une deuxième Renault boucle l’épreuve au pied du podium.
Après ce succès dans la Sarthe, Renault peut désormais se concentrer sur la prochaine étape : la Formule 1.

Renault ALPINE A442 B - 1976

Depuis des années, l’utilisation d’un moteur turbo est autorisée par le règlement technique de la discipline, mais personne n’a encore osé franchir le pas. Personne avant Renault. Dès 1976, le constructeur français lance discrètement des essais en piste avec une version 1500 cm³ de son V6.
Plusieurs courses sont programmées pour la saison suivante.

Propulsée par son V6 turbo, la RS01 débute lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1977. Confiée à Jean-Pierre Jabouille, la « théière jaune » ne voit certes pas le drapeau à damier, mais elle marque les esprits. Quatre autres Grands Prix suivent en fin d’année, permettant à Renault d’engranger une précieuse expérience.

Renault F1 Turbo RS 01 - 1977

L’apprentissage se poursuit tout au long de la saison 1978, jusqu’à ce que Jabouille inscrive les premiers points de Renault en F1 — les premiers pour un moteur turbo — en prenant la quatrième place du Grand Prix des États-Unis sur le circuit urbain de Long Beach.
Le passage au double turbo lors du Grand Prix de Monaco 1979 représente un progrès tangible. L’équipe surmonte enfin les problèmes de temps de réponse et Jabouille décroche une première victoire historique à domicile, après s’être élancé de la pole position à Dijon.

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