Un essai hors série : la Ferrari California T Handling Speciale !

Benoît Piette    2016-10-21 10:32:47   

Avec sa livrée rouge et ses lignes sensuelles, il est déjà difficile de passer inaperçu, mais quand le moteur est lancé, les derniers doutes s’évaporent et nous voilà sur une autre planète où la moindre GT déjà essayée est reléguée dans les paddocks.


Cependant, il ne s’agit que de la ‘petite’ Ferrari et donc la moins chère : elle fait moins de 200.000 EUR, une paille pour un modèle d’accès…

Avec ce modèle, le moteur V8 atmosphérique de 4,3 l tire sa révérence et se fait remplacer par un nouveau moteur V8 de 3,9 l de cylindrée moindre, mais gavé par deux turbos !

Résultat : aux 460 ch de l’ancienne California s’ajoutent pas moins de 100 bourrins supplémentaires soit au total 560 ch au régime élevé de 5700 rpm

Le caractère typé ‘atmosphérique’ est préservé grâce à une montée très graduelle de la pression du turbo, permettant ainsi de distiller la puissance linéairement, à la manière d’un moteur atmosphérique.

De même, le couple maximum de 755 Nm n’est délivré qu’au régime élevé de 4750 rpm. Histoire de ne pas faire cirer les pneus inutilement au démarrage ou allure réduite, la courbe de couple augmente proportionnellement au régime moteur.

En outre, grâce à son système "Variable Boost Management" ajustant la distribution du couple au rapport engagé, ce moteur reste très disponible en bas pourtant, plus il monte en régime, plus il se diabolise en libérant son couple…

Notre version possédait le pack Handling Speciale (facturé à plus de 7.000 EUR) qui se reconnaît extérieurement à une grille de calandre gris mat, un diffuseur arrière et accessoirement, à des canules d’échappement noires.

Mais ce pack bénéficie surtout d’un châssis et d’une suspension améliorés et d’une direction retravaillée, l’ensemble lui donnant un meilleur dynamisme que la version de ‘base’.

A l’intérieur, seulement deux places sont vraiment utilisables : à la rigueur, des nains de jardin pourront vous accompagner à l’arrière…

L’ensemble est assez déconcertant : fini le beau levier de vitesses chromé entre les sièges, la Ferrari California ‘T’ est équipée d’une excellente boîte automatique séquentielle à sept rapports très intuitive.

En mode manuel, il faudra jouer des deux palettes placées derrière le volant pour égrener les rapports. Ceux-ci se passent d’ailleurs à une vitesse incroyable.

Le volant avec méplat est curieux car constellé de commandes allant de la gestion de l’amortissement aux essuie-glace en passant par les clignoteurs : assez déroutant quand il faut mettre le clignotant à gauche et que votre volant est tourné à 180°… heureusement en plus de sa précision, la direction est très directe !

Quant au klaxon, il faudra pousser sur des boutons noyés dans sa jante et placé à la hauteur de vos pouces dans une conduite à 9h15 : attention aux coups de klaxon intempestifs en manœuvrant pour se garer !

Les autres commandes sont placées de manière ergonomique quoique assez inaccoutumée. Quant au compteur, il est très lisible et reprend l’ensemble des informations utiles à la conduite… et même plus !

Les « Geek » ne sont pas oubliés, le multimédia existe aussi ! Signalons que l’ordinateur de bord ne veut pas affoler le conducteur en lui donnant la consommation moyenne et instantanée : seule son autonomie apparaît ! Pour mémoire, son réservoir a une capacité de 78 litres.

Restons dans les volumes pour indiquer que le coffre offre 360 dm³ mais seulement 240 dm³ quand le toit est replié : car il ne faut oublier que la California dispose d’un toit ouvrant en dur qui se replie dans le coffre en moins de 15 secondes. Cependant, pour les inconditionnels de la conduite décapotée, un filet anti-remous ne serait pas totalement inutile.

Une fois le moteur lancé, le ralenti se stabilise au régime élevé de 1000 rpm, et il se fait entendre le bougre !
Aux coups d’accélérateur, il n’y a pas que les tympans qui vibrent :la caisse aussi !
Par une petite manette placée sur le volant, il est possible de choisir le mode de conduite appropriée (de préférence ‘confort’ pour les manœuvres !).

Notons en passant que l’équipement dispose d’une caméra à l’arrière… heureusement, car la visibilité arrière n’est vraiment pas terrible, mais est-ce vraiment important en Ferrari ? ;-)

Les sièges sports tiennent admirablement le corps et la suspension étonne par sa souplesse : certes nous ne sommes pas assis dans une Citroën C5, mais la California vous permettra d’envisager de longs déplacements sans nécessairement souffrir des lombaires !

En revanche le bruit du moteur est bien présent et participe grandement à l’ambiance GT. Grâce à une direction très précise, sa tenue de route est digne d’un kart malgré sa taille respectable de 4,75 m de long et un poids de plus de 1700 kg.
Son système de freinage au carbone est d’ailleurs totalement justifié et autorise des freinages appuyés…

En définitive, sa conduite est moins complexe que prévue grâce à une répartition idéale des masses avant /arrière de respectivement 47% et 53%. En n’oubliant pas les lois de la physique, la California obéit au doigt et à l’œil : sa direction est étrangement légère et le moteur livre instantanément une puissance qui peut devenir démoniaque de même que les hurlements qui y seront associés : Ferrari signale que le 0 à 100 km/h est abattu en 3,6 secondes et qu’il ne lui faudra que 11,2 secondes pour dépasser les 200 km/h !

En mode automatique, sa transmission permet déjà une conduite dynamique, mais en mode manuel, le passage des rapports est ultra rapide et avant chaque envolée, le moteur lâche un jappement rageur.

Au terme d’environ 200 km d’escorte énergique au rallye, une heureuse surprise nous attendait en évaluant notre consommation : environ 15 l/100 km !

En conclusion, même si elle n’est que le modèle d’appel de la marque au "Cavallino Rampante", la California T procurera à son propriétaire une conduite exaltante et un confort assez inédit pour ce genre de voiture, le pack “Handling Speciale” ne faisant que la sublimer.

Néanmoins, la California reste bruyante, même au ralenti : il faudra s’y habituer, tout comme à la disposition parfois troublante des commandes disposées sur le volant !

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