Jean-Marie Jacquemin, figure de proue du rallye belge fin des années ’70

Bob d’Automag    2023-09-10 17:26:07   


Fin juin de cette année 2023, nous apprenions le décès de Jean-Marie Jacquemin !

JM Jacquemin 2004 (©B Verstraete)

Les réactions et souvenirs émouvants ne se sont pas fait attendre...
Et tous allaient dans la même direction "le pilote qui m’a le plus impressionné dans le brouillard" (Chavan), Andy (son coéquipier) disait "il est plus rapide que les notes", "il était très rapide" (Nicole Sol), "un ami très cher" (Christine Beckers)...

Alors nous avons voulu en savoir un peu plus sur le bonhomme, et notre collaborateur Bernard Verstraete a ressorti une interview réalisée pour le magazine AUTOnews de mars 2004 lors de sa visite chez Jacquemin Tuning.

Un bel hommage à ce passionné qui a peut être raté une belle carrière sportive, mais s’est forgé une solide place avec les plus grands motoristes du sport automobile.


En visite chez Jacquemin Tuning, ne pas confondre voitures et fabricants américains !

Interview par Bernard Verstraete (03/2004).

Cela faisait quelque temps que nous étions intrigués par la disparition, ou tout au moins l’oubli, de Jean-Marie Jacquemin, figure de proue du rallye belge à la fin des années septante. Pourtant, l’homme est encore bien actif dans le milieu de la compétition.
Lors de la célébration des 30 ans du Rallye du Condroz, son frère Titi nous faisait d’ailleurs remarquer que le commerce de Jean-Marie est connu partout dans le monde, y compris aux USA, mais apparemment pas chez nous.
Nous sommes donc allés à la découverte de Jacquemin Tuning, à Lille.

Jacquemin Tuning Lille, aujourd’hui son fils est installé dans le zoning de Villeneuve d’Asq. (©B Verstraete)

L’habit ne fait pas le moine. Mais une façade peut influencer fortement l’impression sur le client. Sans doute celle de Jacquemin Tuning, dans le quartier de La Madeleine à Lille, est-elle trop modeste.

"Cette maison appartenait à mon épouse, qui y avait et y a toujours son cabinet de kinésithérapie, quand j’ai arrêté mes activités en Belgique," raconte Jean-Marie. "J’y ai commencé le commerce de pièces de compétition et, même si l’affaire s’est fortement développée, je n’ai jamais éprouvé le besoin de m’installer ailleurs."

Pour les plus jeunes ou ceux qui ont la mémoire défaillante, rappelons que Jean-Marie Jacquemin a longtemps été une figure marquante du sport automobile belge.

"Je n’aime pas parler du passé. On ne vit pas de souvenirs, mais avec le présent et pour le futur. J’ai arrêté une première fois la compétition quand je me suis marié, en 1972. A l’époque, la compétition automobile ne nourrissait pas son homme et il fallait que je trouve un boulot rentable. J’ai créé le SRT (Simca Racing Team), avec un statut d’asbl indépendante de Chrysler Belgique. Je pense que nous avions créé un concept de courses intéressantes puisqu’il a été repris par la suite par Philippe de Leener pour ses courses Rétrorganisation. Nous avons organisé les coupes SRT, fait rouler trois Rallye 2 aux 24H de Francorchamps, puis des Sunbeam Avenger, notamment pour Rémy Marquet, puis nous avons organisé une coupe Sunbeam, avant que je reprenne moi-même le volant de la Sunbeam Lotus en rallye."

JM Jacquemin-Cl Vanhamme Rallye du Condroz 1980 Sunbeam Talbot Lotus (©J Lauwerens)

L’EXTÉRIEUR A THÉRIER !

Ceux qui ont connu cette époque n’oublieront jamais le style généreux et la combativité de Jacquemin. D’ailleurs, bien avant cela, il était sans doute passé à côté d’une grande carrière.

"Né à Liège, j’ai vécu longtemps à Huy. Mon père était président du Motor Union de Liège, organisateur de Liège-Rome-Liège et des 12H de Huy. Il était normal que je vienne vite à la compétition. Après quelques années, je suis devenu pilote officiel Renault, en R8 Gordini, en championnat de Belgique. Le Rallye de Lorraine faisait partie du calendrier. Outre Staepelaere avec la Cortina Lotus, tous les pilotes officiels R8 étaient là, notamment Thérier et Darniche. Le gros morceau du rallye était la Route des Crêtes, avec le Col de la Slucht, dans le brouillard. Avec Jean-Jacques Loubet, nous avions bien travaillé. Je leur ai tous "mis la caisse". En deux passages, je leur ai pris une minute et demie. Dans la montée, nous avons dépassé Henry Sonveau. Puis, sur le plateau, j’ai commencé à apercevoir des feux dans le lointain. Dans la descente, il y avait une partie avec quelques courbes à fond. Je suis revenu sur la voiture et, dans le dernier virage, un droite que je vois encore bien, je lui ai fait l’extérieur ! C’était Thérier !! Et moi, j’étais là avec un couple d’amis en R16 perso pour seule assistance."

Jacquemin - Chavan R8 Gordini Rallye de Thuin 1968 (© R.Beyers)

MALCHANCE...

A l’époque, ce genre d’exploit suffisait à se faire remarquer.

"Ce résultat, mon seul vraiment notoire, m’a valu le volant d’une R8 Gordini officielle pour la Coupe des Alpes, que j’ai gagnée. L’année suivante, j’ai eu droit à la fin du programme officiel R8 chez Renault. Aux Routes du Nord, la boîte de vitesses lâche. Au Charbonnières, idem. Ensuite, j’ai fait une connerie dans un rallye dont je ne me souviens plus. Aux Cévennes, le témoin d’alternateur s’allume avant le départ de la 1ère spéciale ; la courroie d’alternateur a sauté ; l’assistance répare mais après 5 km dans l’ES 1, rebelote ; je répare moi-même pour terminer 7ème ou 8ème."

Jacquemin n’en a pas moins conservé la confiance de Renault.

Jacquemin-Andy Boucles de Spa 1972 Alpine 1600 (©J.Gauchet)

"L’année suivante, j’ai reçu une Alpine d’usine, la première Groupe 3 1600S. J’ai gagné la première course, en Corse, à son volant. La suite a été moins réjouissante. Aux Cévennes, dans la pluie et le brouillard, j’étais 3ème après le premier tour, au milieu des Groupe 4 de Larousse et consorts. Sur le routier suivant, soudain, la voiture a calé à un carrefour. Plus moyen de redémarrer. L’assistance a mis 35 minutes avant de trouver qu’on avait monté des bougies trop froides. Pour moi, le rallye était terminé. On a quand même voulu que je reparte mais j’étais tellement fou de rage que j’ai mis la voiture dans un muret. Jeune, célibataire, sans encadrement, je manquais d’équilibre."

Jean-Marie a quand même encore reçu une Alpine pour le Rallye Monte-Carlo.

"Mon premier Monte-Carlo. Aux couleurs de Radio Monte-Carlo parce que, comme ancien journaliste, je faisais en même temps le reportage de la course de l’intérieur. Cela a fait l’objet d’un disque 33 tours ! Sur la première liaison, de Marrakech à Tanger, le moteur a explosé. Le seul qui ait jamais cassé, ça a été pour moi. Quand on fait le bilan, on se dit qu’on est passé à côté. C’est la vie. J’ai quand même eu quelques belles satisfactions, en circuit, au Tour de France ou avec la De Tomaso, ma dernière voiture avant mon premier arrêt de la compétition."

Jean-Marie Jacquemin-Yves Deprez De Tomaso Pantera 1972 24H du Mans. (©JL Chétif)

COUP DUR !!

Il a aussi gagné de beaux rallyes, comme les Boucles de Spa ou les 12H de Huy. Un autre coup dur dans la vie de Jean-Marie Jacquemin a toutefois été le rachat de Chrysler Belgique par Peugeot.

"Je n’ai pas supporté de voir gâcher ou détruire tout ce que nous avions construit durant 10 ans. Etant seul responsable de l’asbl SRT, j’ai revendu tout notre matériel, j’ai recasé les mécanos et, après avoir vendu avec beaucoup de peine ma Talbot Lotus dans laquelle j’avais mis beaucoup d’énergie et des deniers personnels, je suis allé donner ma démission au patron, Jean Happ, qui, en Français hautain qu’il était, n’a guère apprécié mais n’a rien pu faire."

JM Jacquemin-Max Destat Rallye d’Ypres 1979 Sunbeam Ti. (© Rally80)

Cette période SRT a néanmoins servi à Jean-Marie pour ses activités futures.

"Avant la Sunbeam Lotus, mon patron m’avait demandé de reprendre du service, en rallye, avec l’Avenger. Cette voiture m’a permis d’avoir mes premiers contacts avec l’Angleterre. Et de développer la théorie des cercles qui règne aujourd’hui chez nous : quand j’étais jeune, pour moi qui était, et suis toujours, Belge, le premier cercle en sport automobile était la France. Avec Chrysler, j’en ai découvert un second, l’Angleterre. Par la suite, j’ai compris qu’il y en avait un troisième aux Etats-Unis. Et aujourd’hui, je considère qu’il y en a un quatrième avec le reste du monde et, en ce qui me concerne, plus particulièrement l’Argentine."

FOURNISSEUR DE PROVERA EN 1972

Jean-Marie veut dire que, fort logiquement, il a commencé à travailler avec l’Angleterre.

"Comme responsable du SRT, je savais notamment comment gérer un magasin de pièces de rechange. J’ai débuté mon activité à Lille avec une table et un téléphone. Je me suis lancé dans l’importation et la distribution de pièces Sunbeam. Puis, la marque a disparu et j’ai cherché d’autres produits. Je suis entré en contact avec Kent Cams, un fabricant d’arbre à cames. De petit détaillant, j’ai vite acquis un certain crédit, j’ai commencé à faire du volume. Nous sommes devenus le spécialiste du mouton à cinq pattes. Je me débrouillais toujours pour pouvoir fournir ce qui était trop difficile ou trop compliqué. A l’époque, on n’avait pas les facilités d’approvisionnement que l’on connaît aujourd’hui, notamment grâce à internet. Et puis, il y avait encore la douane. Depuis 1982, nous allons chaque semaine en Angleterre. Il faut l’avoir faite, la douane, pour savoir ce que c’est. Les heures et les nuits que j’ai pu y passer à faire la file avec le camion… Je pourrais en faire un roman."

Bien entendu, ses multiples années de présence dans le monde de la compétition lui avaient permis de rencontrer pas mal de gens.

"Provera, c’est un nom qui doit vous dire quelque chose. J’ai rencontré Provera dans son bureau, en 1972 ; il était responsable de la publicité ou de la promotion chez Chrysler Italie. Un autre du même genre : Luigi Pelissier qui a été longtemps responsable relations publiques chez Lancia. Ces gens, à l’époque, étaient contents de m’avoir pour se procurer, par le SRT Belgique, des pièces Sunbeam en Angleterre. Le monde a tourné. Ils sont montés ; j’ai dû recommencer ma petite entreprise à zéro."

Jacquemin-Vanhamme Challenge des Ardennes 1981 Sunbeam Avenger (©J Lauwerens)

OUVERTURE AUX USA

Celle-ci a toutefois grandi, lentement mais sûrement. Jusqu’à un nouveau tournant, en 1995.

"Il y avait, aux USA, un grand salon de la compétition, le Performance Racing Industry, que je ne connaissais pas du tout à l’époque. Par hasard, j’ai vu un formulaire d’inscription chez des amis anglais, qui se préparaient à y aller. Je n’étais jamais allé aux Etats-Unis. J’ai débarqué à Cincinatti, en plein fief Nascar, et je n’ai pu m’empêcher d’être émerveillé par la dimension des camions, par la beauté des voitures. Quand on aime l’automobile, on ne peut pas être indifférent à cela. Paumé, affolé, je suis revenu avec une valise entière de catalogues en tous genres que j’ai mis des semaines à trier, sans me rendre compte tout de suite de ce que j’étais capable de faire avec eux."

Une année a alors passé, durant laquelle Jacquemin a été confronté au problème de communication avec les Américains.

"Je ne savais pas comment m’y prendre. Quelques semaines avant de retourner à ce Salon que je ne pouvais plus manquer, je me suis dit qu’il fallait quand même que j’achète quelque chose là-bas. Je me suis adressé à JE Pistons, un des plus grands fabricants mondiaux de pistons. Je me souviens avoir commandé quatre pistons pour une 306. N’y connaissant rien dans leurs produits, j’ai acheté le plus basique du basique. L’important était d’avoir utilisé ma carte de crédit chez eux avant d’y retourner. Je suis ensuite allé chaque année à Cincinnati. J’ai rencontré d’autres fabricants ; progressivement, j’ai fait mon choix. D’année en année s’est créé quelque chose. Aujourd’hui, je suis importateur de JE Pistons pour la France, je travaille avec ARP pour la ligne de bielles, avec Eibach USA pour les ressorts de soupapes, avec MPI pour les soupapes, avec Cool IT pour les protections thermiques, avec Cometic pour les joints de culasse, etc."

ACCÈS DIRECT À L’OUTIL DE PRODUCTION

Comment fait-on pour s’introduire ainsi aux States ?

"C’est un travail de longue haleine. J’ai réussi à tresser des relations petit-à-petit. Le secret, il est simple : c’est la carte de crédit, le volume des affaires. Je n’ai jamais eu les moyens de commander pour 10.000 $ d’un coup. J’y suis donc arrivé progressivement. Une belle reconnaissance de mon statut m’a été offerte par la revue Performance Racing, un des plus grands magazines américains, qui est venu à Lille pour publier un reportage de 6 pages sur mon entreprise. Peu d’Européens ont eu cet honneur."

Quel est l’intérêt d’aller acheter aux USA ?

Jacquemin Lille France. (©B Verstraete)

"Mon but, au départ, a été d’utiliser la puissance de travail des Américains, leur énorme outil de fabrication. Pour cela, il a fallu leur faire accepter de produire de plus petites quantités, jusqu’à 4 pièces. Et cela pour des produits utilisés chez nous. Je pense pouvoir dire que j’ai augmenté, ou rendu populaire le sur mesure. Les cartons que vous avez vus dans le hall, c’est une commande arrivée hier qui est prête à repartir. Elle contient d’un côté 120 pistons de Peugeot, de l’autre 12 pistons pour une Ferrari et une série pour Datsun. Quel que soit le moteur que vous voulez faire, qu’il soit dans les normes habituelles ou pas, vous me demandez et je fais. J’ai accès à l’outil pour un certain volume annuel. Au départ, j’ai évidemment essayé de trouver des partenaires en France. Leur capacité était trop faible et les prix démesurés. En Angleterre, j’ai ouvert la voie puis tout le monde est allé en direct parce que je n’avais pas eu le même dialogue qu’avec les Américains pour me ménager un décalage de prix me permettant de faire la différence. Et puis, aller chercher des pièces en Angleterre, c’est facile. Les faire venir des Etats-Unis, c’est déjà plus compliqué. Forcément, de par le volume de transactions, j’obtiens de meilleurs prix sur le transport qu’un particulier. Et je ne parle pas de l’impossibilité, avec les Américains, de travailler en noir, au contraire des Britanniques."

EXCLUSIVITÉ AUTOMATIQUE

Evidemment, Jacquemin Tuning a éveillé des vocations.

"C’est toujours la même chose. J’ai l’impression d’avoir été un peu un pionnier. J’ai été le premier à créer une ligne d’arbre à cames pour voitures françaises chez Kent Cams. Même chose aujourd’hui chez mes fournisseurs américains. Mais quand on a ouvert la voie, d’autres essaient d’en profiter. Non seulement je dois donc entretenir mes relations avec les fabricants à qui j’offre du travail, mais je dois aussi me défendre contre ceux qui essaient de me doubler. Il y a quelques semaines, à Birmingham, on ne comptait plus les Américains venus pour essayer de s’implanter sur le marché européen."

Ceci dit, se ménager une ouverture aux USA demande une telle patience que Jacquemin Tuning n’est pas près d’être dépassé.

Jacquemin Tuning & JE Pistons. (©B Verstraete)

"La façon de travailler des Américains fait que je n’ai pas besoin d’une exclusivité. Celle-ci s’obtient automatiquement. Inutile d’essayer de s’adresser à JE Pistons en direct. Vous serez renvoyé à leur plate-forme européenne et vous aurez les prix européens, ou vous passez par moi, qui puis vous offrir de meilleurs prix parce que j’ai atteint chez tous mes producteurs un niveau d’affaires me permettant de me situer dans la catégorie supérieure de la clientèle. Chez JE Pistons, l’an dernier, nous avons acheté pour 10.000 $ environ. C’est rien mais ça commence à compter. Surtout que ce sont 10.000 $ payés, et pas diverses ardoises.
Malheureusement, ce n’est pas partout comme ça. Récemment, j’ai rompu mes contacts avec un petit fabricant de pistons argentin qui semblait vouloir jouer sur deux tableaux. Par hasard, je suis tombé sur une revue française sur son bureau. Il a essayé de me mentir. Il m’a perdu comme client. Je retrouve de nombreux Français sur les nouvelles ouvertures que j’essaie d’établir. C’est à croire qu’ils me pistent."

DISTRIBUTEUR EUROPÉEN DE SAENZ

Jacquemin Tuning bielle Saenz (©B Verstraete)

Toujours à l’affût de nouvelles opportunités, Jacquemin Tuning a en effet découvert un potentiel insoupçonné en Argentine.

"C’est le quatrième cercle dont je parlais précédemment. Via un Américain, qui était distributeur de la marque dans le monde entier, je suis entré en contact avec les responsables de Saenz, grand spécialiste de la fabrication de bielles. De nouveau, j’ai noué progressivement une relation qui, aujourd’hui, me permet d’être importateur exclusif pour l’Europe de la marque Saenz. Si vous commandez par internet au siège central américain, la demande m’est transmise. A moi de la gérer. Depuis le 15 janvier, j’ai ainsi écoulé quelque 250 bielles forgées, sur mesure. On n’imagine pas ce qu’on peut trouver en Argentine. Deux des plus grands fabricants au monde de soupapes forgées se trouvent là-bas dans la même ville. Ils ont le monopole du marché européen dans le segment des budgets moyens. Ils fournissent notamment Peugeot. En Argentine, malgré les problèmes économiques, le sport auto est une institution qui se situe au même niveau que le football."

FOURNISSEUR DE PEUGEOT WRC

De simple client et petit détaillant, Jacquemin Tuning est donc devenu progressivement importateur puis distributeur exclusif pour de nombreuses grandes marques mondiales. Aujourd’hui, Jean-Marie touche à la consécration suprême.

"Nous obtenons la confiance des usines dans certains domaines. La Peugeot 307 WRC, comme la 206 précédemment, utilise des pièces achetées chez moi : des durits silicone que nous avons fait faire en Angleterre pour eux. Pourquoi nous, avec notre petite façade dans un coin paumé ? Parce qu’un jour, les développeurs de Peugeot étaient à la bourre. Leur fournisseur habituel ne pouvait respecter les délais de fous qu’ils demandaient. Le document m’est parvenu par hasard, par un partenaire anglais qui me demandait de traduire le texte français. Lui non plus ne pouvait respecter le délai. Alors, j’ai contacté des amis ayant une petite société, des jeunes qui ont faim ; ils ont pris ; j’ai fourni la 206 WRC, l’évolution et maintenant la 307 WRC. Ce n’est pas grand chose, mais ça fait plaisir. C’est cette capacité de pouvoir réaliser l’impossible qui nous donne énormément de satisfaction. Il nous est arrivé de faire fabriquer des pistons en 10 jours. Aujourd’hui, nous travaillons aussi avec Mécachrome, le fameux motoriste qui vient de racheter Mader et travaille sur un gros projet. Je les ai dépannés à une époque où ils cherchaient des culasses Nissan d’origine, en rupture de stock partout. J’en ai trouvé. Le mouton à cinq pattes. Aujourd’hui, je leur fournis des écrous de bielle et des vis. Je viens aussi de recevoir une commande de 2000 soupapes pour Ford, en Angleterre, via Mountune. Petit-à-petit, nous arrivons à intégrer les gros préparateurs. Et ceux juste en dessous viennent chez nous car la réduction des budgets les pousse à chercher de meilleures conditions. C’est ainsi que des gens comme Snobeck ou Sodemo font appel à nos services. De gros accessoiristes français, tels GT2i, Oreca, BPS Rallye, ou Eldorauto, se fournissent en partie chez nous."

MÉCONNU EN BELGIQUE

Jean-Marie Jacquemin regrette juste de constater que nul n’est prophète en son pays.

"Même si j’habite à Lille, je suis toujours Belge et il est frustrant de constater que c’est en Belgique que je vends le moins, que je suis le moins connu. Apparemment, les gens croient toujours que c’est mieux ailleurs. J’ai fait une expérience cocasse dans le nord de la France. J’ai retrouvé chez un gars habitant à 30 km de chez moi des pistons que je lui avais fournis via un commerçant de Montpellier. 30 à 40% de notre chiffre d’affaires est constitué d’export. Nous avons des clients en Angleterre, en Italie, au Danemark, en Suède, aux Pays-Bas (et là, ils ne viennent pas pour vos beaux yeux…), en Espagne, au Portugal… Il n’y a qu’en Belgique que je ne vends pas, ou peu. Borremans, Greenspeed, Targez, Vandenbossche figurent bien parmi mes clients. Mais il y a quand même bien d’autres préparateurs chez nous. Evidemment, internet facilite maintenant les contacts. Mais celui qui s’adresse à un Américain ne communique pas avec l’usine. Il traite avec un distributeur. Le prix, à la base, peut paraître plus intéressant avec le cours du dollar favorable. Mais on oublie qu’il faut y ajouter le transport et la douane et, finalement, on paie 30% de plus. Sans parler du délai de fourniture très aléatoire."

Avis aux amateurs ! Une demande de renseignements ne coûte rien. Avec les bielles Saenz en particulier, Jacquemin Tuning dispose d’un produit de qualité à un prix très compétitif. Et ce n’est là qu’un des multiples types de pièces que l’on peut découvrir sur le site web de :www.jacquemintuning.com

Texte & interview : Bernard VERSTRAETE.

Le catalogue de Jacquemin Tuning en 2004

Marques Pièces
Kent Cams Arbres à cames
JE Pistons Pistons forgés racing
Saenz Bielles forgées racing
ARP Boulons et goujons renforcés
TWM Induction Boîtiers papillons
MPI Soupapes forgées
Cometic Gasket Joints de culasse acier multifeuilles
Cool it Protection thermique
Samco Sport Durits silicone
NPR Segments
HKS Pièces tous types pour japonaises
Revotec Accessoires turbo Supports de manomètres
JTBOX Boîtiers électroniques pour TDi

etc etc…

JACQUEMIN TUNING
Adresse en 2004
233 Avenue de la République
F-59110 Lille - La Madeleine (France)
Adresse actuelle (direction : Sylvain)
72 Rue des Sureaux
F-59262 Sainghin-en-Mélantois (France)
Tél. 00.33(0)320.74.64.80
E-mail : info@jacquemintuning.com
www.jacquemintuning.com

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